jeudi 31 mai 2012

Lin cultivé


Linum usitatissimum



Localisation de Colore ma ville ! : Square André Meunier et Villa Saint-Cyr, jardin pédagogique.

Description :
Le lin cultivé (Linum usitatissimum) est une plante annuelle de la famille des Linaceae cultivée principalement pour ses fibres, mais aussi pour ses graines oléagineuses.
Six semaines après les semis, le lin a déjà une hauteur de 10 à 15 cm. Capable d’une croissance de plusieurs centimètres par jour dans des conditions optimales, la plante atteint alors 70 à 80 cm en une quinzaine de jours. Cette période correspond à l’élongation des fibres et au remplissage des cellules fibreuses.
La floraison intervient aux environs du 15 juin, les champs se parent alors d’une subtile couleur bleue pendant à peu près une semaine, les fleurs s'ouvrent généralement entre 10h et 13h (phénomène de thermonastie). Les fibres ont alors atteint leur longueur maximale. Les capsules contenant les graines vont se former au cours des quinze jours qui suivent la floraison.

Région :
Le lin est cultivé en Europe de l’ouest (France, Pays-bas et Belgique), dans les pays de l’est ainsi qu’en Egypte et en Chine.

Parlons couleur : 
Le lin ne teint pas, c’est une plante à fibres.



Un peu d'histoire :
Le lin a été l'une des premières fibres utilisées en Europe. Des fragments de tissus de lin datant de 10000 av. J.-C. ont été retrouvés en Suisse.
Les Égyptiens utilisaient, pour leurs momifications, des tissus de lin tellement fins que même nos technologies ne peuvent en reproduire de semblables. On a compté 360 brins pour constituer un seul fil et 500 fils au pouce dans un tissu.
Le lin a été introduit en France par Charlemagne. C’est à partir du XIe siècle que l’utilisation du lin s’y généralisa. La Tapisserie de Bayeux est l’exemple le plus célèbre de la présence du lin à cette époque.
Au XIIIe siècle sa culture se développa dans les Flandres, la Bretagne et l’Anjou.
C’est au XVIIe siècle que l'utilisation du lin a atteint son apogée. Il entrait alors dans la fabrication des toiles fines de Cambrai, des toiles dites "Bretagne superfine", des dentelles comme celles du point d’Alençon, des blouses, des mouchoirs.Le lin offre aussi ses graines pour la fabrication de pains aux céréales, très appréciés dans les pays d'Europe du Nord.
C'est Philippe de Girard qui, avec son invention au début du xixe siècle de la machine à filer le lin, permit au nord de la France de devenir l'un des premiers centres de filatures industrielles d'Europe.

Propriétés chimiques et médicinales :
Les caractéristiques techniques de la fibre de lin sont assez exceptionnelles. Le lin peut absorber beaucoup d'eau. C'est une fibre très résistante et très fine. Elle a l'avantage, par rapport à ses concurrentes synthétiques, de ne pas souffrir des rayons UV du soleil.
Les fibres longues, la partie la plus noble, deviennent la toile de lin, utilisée pour la confection de luxe. Mais le lin est défavorisé car sa filature nécessite des machines pour fibres longues, plus rares, et plus coûteuses, que les machines pour fibres courtes, comme celles du coton et de la laine. Il existe néanmoins des procédés pour couper les fibres en morceaux de quelques centimètres pour les traiter sur les métiers à tisser le coton.
Les fibres courtes, ou « étoupes », étaient valorisées en papier ou en ficelle. De nouveaux débouchés techniques sont apparus, tirant parti des qualités du lin. Ainsi on trouve, selon leur qualité, des étoupes de lin dans le rembourrage de sièges (le lin absorbe la transpiration), ou comme charge dans les moulages du plastique, pour améliorer sa solidité, en remplacement de la fibre de verre (dans les pare-chocs d'automobiles, par exemple). Des applications nouvelles, en non-tissé, apparaissent dans la fabrication de membranes respirantes pour les bâtiments, des écrans de sous-toiture, ou des "house-wrapping".
Les "anas", ou "paillettes de lin", qui représentent 50 % de la plante seront valorisés dans la fabrication de panneaux en aggloméré, ou en litière pour chevaux et animaux domestiques (toujours pour les capacités d'absorption du lin), ainsi qu'en tant que couvre-sol en horticulture, ou comme matière isolante.
Le lin est riche en acide alpha-linolénique (ALA), et constitue la plus importante source végétale d'oméga-3. L'huile, ou les graines de lin peuvent intervenir dans l'alimentation humaine. Les graines servent également pour l'alimentation animale, et enrichissent ainsi la viande, le lait ou les œufs en oméga-3.
Elles contiennent aussi des lignanes, composés phénoliques, dont certains comme le lignane principal du lin, le SDG, sont des phytoestrogènes "faibles" qui font que le lin (graines ou téguments de la graine) est vendu comme alicament.
Son huile est également utilisée dans la fabrication des peintures.
L'huile de lin est également utilisée pour fabriquer le linoléum, revêtement de sol très répandu, isolant, et facile à entretenir.
De nouvelles utilisations voient le jour dans l'industrie nautique où il commence à être utilisé en substitution de la fibre de verre pour produire des matériaux composites plus respectueux de notre environnement.



mercredi 30 mai 2012

Plantations au jardin pédagogique



Aujourd'hui, les enfants d'AUFEM sont allés planter au jardin pédagogique de la rue Hoffemann en compagnie des animatrices Suzy  et Anna et des responsables Nazira et Ibrahim, sous les conseils de Thierry, responsable des espaces verts de la ville.

Au programme :

  • Premier contact avec la terre du jardin, ses petite bêtes dont nos amis les vers de terre ; 
  • reconnaissances des plantes présentes : groseilles à déguster, framboises à mûrir, roses épanouies, iris ; 
  • plantation de pastel (pour le bleu), d'oeillets d'inde (pour faire de l'encre), de coleus, de lin (pour la fibre), et dégustation de groseilles !


Suite la semaine prochaine, pour semer des graines... et faire des encres !



mardi 29 mai 2012

Potentille ansérine


Potentilla anserina



Localisation de Colore ma ville ! : Place Condorcet.

Description :
La potentille ansérine est une plante herbacée, vivace, rampante, se multipliant par stolons, à la manière du fraisier.
On la reconnaît aisément à son feuillage argenté, aux feuilles pennées, découpées de façon caractéristique et à ses fleurs jaune vif, à 5 ou 6 pétales apparaissant en avril ou mai.

Région :
C’est une plante de climat tempéré, répandue dans presque toute l’Europe, à basse et moyenne altitude, ainsi qu'en Amérique du Nord, où elle est parfois appelée argentine.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence importante de tannins dans les feuilles et dans les racines.
Récolte : On coupe les feuilles après la floraison et on les sèche rapidement. On utilise aussi les racines.
Couleurs obtenues :  On obtient des jaunes et brun vert avec les feuilles selon la préparation des fibres, et des brun-rouge à rouge avec les racines.



Un peu d'histoire :
Le nom du genre est forgé à partir du nom latin, potens, par allusion à ses propriétés médicinales cicatrisantes, tandis que la désignation de l’espèce signifie « pour les oies », du fait de son intérêt fourrager.
La Potentille ansérine était parfois volontairement plantée et même cultivée pour sa racine charnue et comestible, que l'on cuisinait autrefois comme la carotte ou le panais.

La potentille fut autrefois employée par les paysans de l’Europe de l’Est pour teindre en jaune.

Propriétés chimiques et médicinales :
La potentille ansérine est un couvre-sol exubérant qui colonise facilement et rapidement les espaces exposés à mi-ombre. Elle peut être cultivée en complément de certaines cultures fruitières, car elle s’oppose à la croissance d’herbes envahissantes, et fournit une biomasse appréciable, riche en colorants de qualité.
Ses propriétés médicinales sont multiples :
- très astringente, elle serait aussi antispasmodique, hémostatique, odontalgique, analgésique par contact.
Préparation sous forme de décoction, oenolé, teinture, extrait liquide utilisé seul ou non.
- En usage externe, sous forme de distillat, elle soulage les rougeurs et irritations cutanées des bébés. La poudre calme les ulcères et donne un collutoire contre la pyorrhée.
- La potentille ansérine aurait aussi été utilisée contre les calculs dans la vésicule biliaire et coliques intestinales.



jeudi 24 mai 2012

Gaude


Reseda luteola



Localisation de Colore ma ville ! : Square de la Fontaine du Moulin, jardin pédagogique, Place Condorcet.

Description :
La gaude, ou réséda des teinturiers, est une plante herbacée bisannuelle de la famille des Résédacées.
Elle peut parfois persister plusieurs années, et peut mesurer jusqu’à 2m de haut. Ses racines sont de type pivotant, ses feuilles allongées entières, ses fleurs jaune verdâtre, à trois pétales, groupées en grappes allongées.

Région :
Cette plante est originaire du pourtour du bassin méditerranéen et d'Asie occidentale. On la trouve notamment en Égypte et en Libye, dans le péninsule Ibérique, l'Italie et les Balkans, ainsi qu'au Moyen-Orient de la Turquie à l'Iran, ainsi qu'au Pakistan.
Autrefois cultivée en France (Languedoc-Roussillon, alentours de Paris, nord des Hauts de Seine), en Allemagne et en Grande-Bretagne, elle s'y est parfois naturalisée, il en reste quelques pieds çà et là. Mais ils restent rares.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Toute la plante contient des matières colorantes de la famille des flavonoïdes, dont la lutéoline.
Récolte : On coupe les parties aériennes dès la formation des fruits au bas des hampes. On la sèche ensuite rapidement à l’ombre.
Couleurs obtenues :  On obtient des jaunes lumineux, des verts ou des bruns, selon la préparation des fibres.



Un peu d'histoire :
La plante est utilisée en Europe depuis la préhistoire ; elle fut cultivée à grande échelle dans toute l’Europe tempérée, pour les besoins de la teinture des laines et pour l’impression sur tissu. Pour cet usage, elle fut remplacée à la fin du XIXème siècle par l’écorce du chêne quercitron, drogue massivement importée d’Amérique du Nord, supposée plus concentrée en principes colorants.
Noms vernaculaires : gaude, réséda des teinturiers, réséda jaunâtre, grand réséda, herbe à jaunir, herbe jaune, mignonette jaunâtre, herbe des juifs...

Son principal principe colorant, le lutéolol (ou lutéoline), est isolé pour la première fois par le chimiste français Chevreul. Elle produit une teinte jaune très solide, considérée comme la meilleure des teintures jaunes.
Cette plante porte aussi le nom d'« herbe des juifs » car c'est l'une des plantes utilisée, du xiiie au xviiie siècle, par les juifs du Comtat Venaissin (qui était alors un domaine pontifical) pour teindre en jaune les chapeaux qu'ils étaient tenus de porter comme signe distinctif.

Propriétés chimiques et médicinales :
La plante est incluse dans la plupart des projets de remise en culture de plantes tinctoriales en Europe. En Autriche, les travaux de valorisation de cette plante ont donné les résultats suivants : la quantité totale de flavonoïdes contenus dans le réséda des teinturiers varie entre 1% et 4%, ce qui correspond à un taux très honorable, justifiant les choix de cette plante pour une remise en culture.



mardi 22 mai 2012

Pastel des teinturiers


Isatis tinctoria



Localisation de Colore ma ville ! : Place Condorcet, Square de la Fontaine du Moulin

Description :
Le pastel est une plante herbacée, bisannuelle, qui produit la première année une rosette de feuilles ovales et allongées pouvant atteindre 30 cm de long. La deuxième année, la plante pousse une ou plusieurs tiges de 60 cm environ, garnie de petites feuilles, et fleurissent en fausse ombelle composée de petites fleurs jaunes. Les fruits sont aplatis, oblongs et prennent une teinte violacée à maturité.

Région :
Le pastel des teinturiers est assez commun dans diverses régions d’Europe, notamment dans le sud-est de la France et en basse altitude des les Alpes de Haute-Provence, où la plante devient nettement envahissante depuis une dizaine d’années.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence d’indican, précurseur le l’indigo et de l’indirubine.
Partie de la plante utilisée : Les feuilles sont utilisées.
Récolte : On coupe les jeunes feuilles 4 ou 5 fois dans l’année pour en extraire la fécule d’indigo.
Couleurs obtenues :  Le pastel est une plante à bleu. Le processus de teinture est particulier et ne nécessite pas de préparation de la fibre.


Un peu d'histoire :
Le pastel des teinturiers est la seule plante à indigo qui soit originaire d’Europe.
On le cultiva à grande échelle dès le XIème siècle en Picardie et en Normandie.
A l’époque de la Renaissance, le pastel du sud-ouest de la France connut une grande renommée et fit la richesse du pays de cocagnes.
Aujourd’hui, c’est une des plantes tinctoriales les plus étudiées en Europe dans une perspective d’exploitation industrielle.
Le pastel et les plantes à bleu méritent un article spécifique tant leur histoire est riche et la fascination de l’homme pour cette couleur importante.

Propriétés chimiques et médicinales :
En 2005, fut achevé un projet Européen baptisé « spindigo », dont le but principal était la remise en culture et la transformation des pastels pour fabriquer de l’indigo naturel.
Plusieurs entreprises développent actuellement des produits colorés en bleu de pastel.

Récemment, des scientifiques ont découvert que le pastel des teinturiers pourrait servir à prévenir le cancer, car il a un taux de glucobrassicine vingt fois supérieur à celui du broccoli.



dimanche 20 mai 2012

Garance des teinturiers


Rubia tinctorum



Localisation de Colore ma ville ! : Square André Meunier et Villa Saint-Cyr.

Description :
La garance des teinturiers est une plante vivace de la famille des Rubiacées, qui fut largement cultivée pour la teinture rouge extraite de ses racines.
Plante vivace par ses rhizomes, à tiges couchées ou grimpantes mesurant jusqu'à 1,5 m de long.
Ses feuilles sont apparemment verticillées, munies sur les bords et sur la nervure principale de petits aiguillons qui permettent à la plante de se soutenir en s'appuyant sur les autres plantes.
Les fleurs jaunâtres s'épanouissent en début d'été (juin-juillet), à 4-5 pétales soudés à leur base. Les fruits charnus (baies), sont de la taille d'un pois, noirs à maturité.
Le rhizome peut atteindre 80 cm de long.

Région :
Cette espèce est originaire d'Asie occidentale et centrale : Turquie, Syrie, Liban, Jordanie, Irak, Iran, Tadjikistan, Turkménistan, Ouzbékistan et d'Europe de l'Est : Russie (Crimée), Ukraine, ex-Yougoslavie. Elle a été répandue par la culture et naturalisée çà et là dans les régions tempérées.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence d’antraquinone : l’alizarine et la purpurine.
Récolte : On utilise les racines d’au moins deux ans, voir trois à sept pour une concentration plus importante en colorant.
Couleurs obtenues :  on obtient des tons de rouge, brique, selon la préparation des fibres.



Un peu d'histoire :
La garance était connue des Grecs et des Romains et l'ingénieur romain Vitruve précise qu'elle était employée dans les couleurs pourprées.
Les soins cosmétiques dans l'Égypte antique utilisaient un pigment laqué rose obtenu à partir des molécules colorantes (alizarine, purpurine, pseudopurpurine) de la garance (ou d'autres plantes analogues comme l'orseille, l'orcanette, le jus de mûre, de l'acanthe) précipitées sur de l'alun).
La culture de la garance présentait un grand intérêt économique dans le domaine du textile grâce à la teinture extraite de ses racines. Déjà, au milieu du xive siècle, la culture de la garance était policée en Zélande. La ville de Zierikzee, sur l'île de Schouwen, interdisait la vente de draps anglais si ceux-ci devaient être teints. La spécialisation amenée par la culture intensive de cette ressource en Zélande engendra une ventilation qualitative du produit sur une base régionale. Ainsi, la garance de certaines villes zélandaises semble avoir été plus recherchée que celle de Zierikzee après 1470 : Tholen, Reimerswaal, Zuid-Beveland et Brielle (île de Voorne). Une fois réduite en poudre, la garance était expédiée des ports zélandais (notamment Middelbourg) à Londres, Hull, Southampton et Lynn où son usage semble avoir été essentielle à l'industrie drapière anglaise durant le xve siècle.
La culture de cette plante en France a été tentée sous le règne de Louis XIV. Dans le but de stimuler une industrie teinturière française, Jean-Baptiste Colbert avait promulgué une instruction sur la culture et l'emploi de la garance. Un édit royal exonérait de l'impôt toute personne qui la cultiverait dans les anciens marais asséchés. En 1698, un marchand de Nîmes, Martin, avait obtenu un privilège royal pour en introduire la culture dans le Languedoc, mais ses tentatives, qui ne durèrent pas plus de deux ou trois ans, restèrent vaines. En Europe, les Néerlandais gardaient le monopole de cette culture.
En 1754, Jean Althen commença des essais de culture à Saint-Chamond, puis les renouvela à partir de 1763 avec plus de réussite dans le Comtat avec l'appui du marquis de Caumont, premier consul d'Avignon. Il n'y eut cependant aucun essor significatif à cause des importations du Levant. Mais les guerres de la Révolution ayant entravé le commerce, les cultivateurs se lancèrent dans cette culture qui se développa pour atteindre son maximum vers 1860.
En 1839, on compte cinquante moulins à garance en Vaucluse, alors qu'il n'y avait que dix moulins sur la Sorgue en 1804. Le Vaucluse, certaines années, générera jusqu'à 65 % de la garance au niveau mondial. À partir de 1860, plusieurs grandes crises (terres surexploitées, baisse de qualité, etc.) touchent cette culture de plus en plus concurrencée par les progrès récents de la chimie. Il ne subsiste plus qu'un seul des cinquante moulins qui tournaient en 1880.
Les rendements obtenus s'élevaient à environ 3 tonnes par hectare.
Après la récolte, la terre fort bien ameublie conservait une grande partie de la matière organique. La culture de la garance constituait donc une très bonne tête d'assolement pour les cultures ultérieures : blé, luzerne, etc. Elle était très bien adaptée aux petites exploitations familiales. De plus le feuillage de la plante, qui était coupé pour favoriser le développement des racines, constituait un fourrage de qualité.
Une première crise était apparue dès 1861 avec une baisse des importations de coton d'Amérique due à la guerre, d'où une moindre demande de matières colorantes.
La synthèse chimique de l'alizarine en 1869 allait amener la disparition très rapide de la garance, phénomène qui coïncide avec la crise de la vigne due à l'apparition du phylloxera. Une légère reprise était apparue en 1871 par suite de décisions malheureuses de certains viticulteurs qui, touchés par la crise du phylloxera, ont remplacé leur vigne par la garance.
Pour faire face aux difficultés économiques, une commission des essais pour l'amélioration de la culture de la garance a été mise en place. Cette commission tirait un premier bilan le 1er mars 1875 avec un rapport d'Auguste Besse à la chambre de commerce et à la société d'agriculture. Ce rapport donnait les indications sur les meilleurs engrais à utiliser. Dans un second rapport du 29 mars 1876, la commission reconnaissait que, malgré des essais positifs sur l'emploi des engrais, la lutte devenait inutile.
Vers 1880, toutes les garancières avaient disparu : les statistiques agricoles annuelles qui paraissent à compter de 1884 ne contiennent aucune mention relative à la garance.

Propriétés chimiques et médicinales :
Les usages de la garance furent nombreux :
En textile : les racines et les tiges souterraines contiennent de l'alizarine, qui a la propriété de donner aux tissus une belle couleur rouge. Les uniformes de l'armée française l'employaient abondamment avant la première guerre mondiale. Cette teinture naturelle a été remplacée par des colorants synthétiques. La culture de la garance, très ancienne (elle est attestée depuis plus de 3000 ans en Inde) n'est plus qu'un souvenir.

Pour les Beaux-arts : la garance (rubia tinctorium) a longtemps été utilisée en tant que pigment pour la confection de la laque de garance, un rouge rosé transparent très prisé à l'huile comme à l'aquarelle. Après l'alizarine synthétique (XIXe siècle), c'est aujourd'hui un mélange de quinacridones ou de benzimidazolones, plus solides, qui imitent sa teinte.

En botanique : cette espèce fait partie des plantes recommandées dans le capitulaire De Villis de l'an 812.

Dans l’alimentation : la garance mélangée à l'alimentation des animaux colore leur os en rouge, ainsi que le lait.

En médecine : La teinture-mère de garance est traditionnellement utilisée dans l'insuffisance biliaire et les lithiases urinaires. Ses propriétés sont dues à la présence de dérivés de la famille des anthraquinones tel l'acide ruberythrique.
Le village d'Althen-des-Paluds, département de Vaucluse fut un centre de la culture de la garance en France au xixe siècle.

Garidel cite dans son livre "Plantes qui naissent aux environs d'Aix" la garance qui "débouche les obstructions du foye, de la rate et de la matrice". Après avoir précisé qu'elle est une des cinq racines apéritives, il ajoute " les teinturiers s'en servent pour teindre en rouge qu'on appelle vulgairement rouge garance. Les feuilles et les tiges servent à nettoyer la vaisselle d'étain... préférable à l'Equisetum".
D'après le docteur Debuigne, la garance serait recommandée contre la jaunisse, l'anémie et les dartres. Leclerc en 1933 confirmait les propriétés diurétiques. C'est pour cette dernière propriété que les arabes l'emploient encore. Les principes actifs seraient l'acide rubérythrique, la purpurine, la chinizarine etc. Pour certains ces propriétés seraient d'ordre dissolvant, il y aurait formation de complexes solubles, calciques et magnésiens, prévenant la formation des calculs.



samedi 19 mai 2012

Début des plantations !



Aujourd'hui, premier jour des plantations participatives pour Colore ma ville !
Les femmes d'AUFEM, guidées par Thierry, responsable des espaces verts de Bourg-la-Reine, ont garni le bac de la maison de quartier (cosmos, rudbekia, cassia, dahlia, coreopsis, topinambour) et trois des bacs tressés d'osier installés sur la place de la Fontaine du Moulin :
  • bac Asie avec carthame et garance,
  • bac Europe avec pastel, gaude, garance, anthémis, tanaise,
  • bac Amérique et Afrique avec Sorgho, solidage, coréopsis, cosmos.
Toutes ravies de mettre les mains dans la terre !

Quelques nouvelle espèces viendront bientôt les compléter ainsi que les autres bacs.



jeudi 17 mai 2012

Topinambour


Helianthus tuberosus



Localisation de Colore ma ville ! : Maison de quartier.

Description :
Le topinambour est une plante vivace très rustique, résistante au froid, qui peut devenir envahissante à cause de ses rhizomes tubérisés. Elle peut atteindre jusqu'à 2,5 m de haut, avec de fortes tiges, très robustes. Son cycle est annuel.
Ses feuilles, alternes, sont de forme ovale, à pointe aiguë, rudes au toucher.
Ses fleurs, de couleur jaune et ressemblant à des soleils, apparaissant de septembre à octobre. Les variétés cultivées ne fleurissent généralement pas.
Ses tubercules, qui sont des rhizomes tubérisés, ont une forme mamelonnée, très irrégulière, arrondie ou ovale, toujours plus amincie à la base. Ils sont recouverts d’écailles brunes rosées entre lesquelles apparaissent des nœuds. Sa couleur varie du jaune au rouge.

Région :
Le topinambour est originaire d’Amérique du nord (Etats-Unis, Canada). Introduit en Europe, il est cultivé comme plante alimentaire.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence de flavonols et caroténoïdes.
Partie de la plante utilisée : Les pétales des fleurs sont utilisées.
Récolte : A la floraison complète, on les emploie fraîches.
Couleurs obtenues :  On obtient des tons de jaune d’or et d’ocre jaune selon la préparation de la fibre.


Un peu d'histoire :
Le topinambour est aussi appelé artichaut de Jérusalem par les Anglo-Saxons, truffe du Canada, poire de terre ou soleil vivace,
C'est une espèce voisine du tournesol (Helianthus annuus) qui appartient au même genre.
L'appellation anglaise artichaut de « Jérusalem » (Jerusalem artichoke) vient de la déformation du terme « girasole » (tournesol) en Italien. L'appellation « cul d’artichaut » en langage populaire provient de son goût proche de l'artichaut.
Le nom de « topinambour » résulte de la francisation du nom d'une tribu du Brésil, les Topinamboux (Tupinambas), dont plusieurs membres furent amenés comme curiosité à Paris en 1613 (jusque là, il était appelé truffe du Canada), ce qui conduisit Carl von Linné à croire à l'origine brésilienne de la plante, introduite en France à peu près à la même époque.

Cette espèce était cultivée par des tribus amérindiennes qui l’utilisaient comme plante tinctoriale et comme aliment. L'explorateur anglais Walter Raleigh le découvre en 1585 dans la Virginie tandis que Samuel de Champlain l'observe au Cap Cod en 1605. L'avocat et voyageur Marc Lescarbot, embarque en 1606 à La Rochelle, avec son ami Jean de Poutrincourt, pour atteindre la première colonie françaie Port-Royal où Champlain lui fait découvrir le tubercule. Lescarbot en ramène en France en 1607.
Sa diffusion en Europe se développe rapidement grâce à sa culture facile et sa forte multiplication végétative, même dans des sols pauvres. Elle est appelée poire de terre dans le Traité des aliments de Louis Lémery en 1702.
Sa consommation en tant que légume de rationnement souvent mal cuit et cuisiné sans matière grasse lors de la Seconde Guerre mondiale a laissé dans certains pays d'Europe des mauvais souvenirs. En effet le topinambour (et le rutabaga) a vu sa consommation augmenter car il n'était pas, comme la pomme de terre, réquisitionné au titre des indemnités de guerre versées à l'Allemagne.

Propriétés chimiques et médicinales :
Le topinambour contient de nombreuses vitamines (notamment A, C et B3) des sels minéraux (potassium), et des glucides essentiellement sous forme d'inuline, ce qui en fait un aliment assez pauvre en calories. L'inuline n'étant pas assimilée par l'organisme, elle peut provoquer des flatulences intensifiées par la cuisson à l'eau (sauf si on ajoute à l'eau du bicarbonate de soude ou une branche de céleri).
En alimentation animale, le tubercule peut être donné aux bovins, aux porcins et aux lapins. La plante entière peut faire office de fourrage. Selon certaines sources les feuilles séchées auraient servi de succédané du tabac à fumer, comme d'autres plantes telles que les barbes de maïs, la menthe et la jusquiame.



mercredi 16 mai 2012

Genêt des teinturiers


Genista tinctoria



Localisation de Colore ma ville ! : Square de la fontaine du Moulin.

Description :
Le genêt des teinturiers est un arbuste bas (30 cm à 1 mètre de hauteur) présentant un rhizome ligneux rampant qui porte des tiges herbacées aux feuilles caduques alternées et linéaires. Il fleurit de juin à septembre, donnant de nombreuses fleurs papilionacées. Le fruit est une gousse déhiscente contenant des graines ovales plates de couleur fauve.

Région :
Le genêt des teinturiers est présent dans toute la France, et plus largement en Europe centrale. Il est plus rare en région méditerranéenne.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence de flavonoïdes (genistoside, lutéoline, génistéol).
Partie de la plante utilisée : Les fleurs ou les rameaux fleuris sont utilisées.
Récolte : Lors de la floraison.
Couleurs obtenues :  On obtient des tons de jaune et de vert selon la préparation de la fibre.


Un peu d'histoire :
On connaît le genêt des teinturiers comme source solide de jaune au moins depuis le Moyen Age, où l’on possède des traces textiles. Elle fut très populaire chez les teinturiers anglais.
La réglementation très stricte de Colbert sur la qualité des teintures, classe cette plante parmi les cinq teintures jaune pouvant être utilisé en « Bon teint ».

Propriétés chimiques et médicinales :
Outre son utilisation en teinture, ses fleurs ont servi à préparer des laques jaunes utilisées en peinture.

En médecine traditionnelle, les fleurs séchées de genêt des teinturiers étaient  utilisées principalement comme diurétique et également comme laxatif, et aussi pour soulager les douleurs rhumatismales et la goutte.




mardi 15 mai 2012

Gaillet jaune


Galium verum



Localisation de Colore ma ville ! : Place Condorcet.

Description :
Le gaillet jaune est une élégante plante herbacée vivace, rampante ou à tiges dressées. Les feuilles vert foncé étroites sont verticillées. Les fleurs jaune d’or, parfumées, dégagent une agréable odeur de miel. Elles apparaissent de mai à octobre.

Région :
On trouve le gaillet jaune dans toute l’Europe, dans les prés et les bois clairs, sur les talus et au bord des routes.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence d’anthraquinones.
Partie de la plante utilisée : Les racines sont utilisées.
Récolte : Les racines sont extraites à l’automne, avant les premières gelées, puis mises à sécher et pulvérisées.
Couleurs obtenues :  On obtient des tons d’orangé à rouge et de roux à brun selon la préparation de la fibre.


Un peu d'histoire :
Son nom provient du grec gala, par allusion à une pratique rurale bien connue consistant à utiliser son feuillage pour faire cailler le lait.
Mais les utilisations de cette plante sont nombreuses. On s’en servit comme répulsif contre les puces (on en insérait dans le rembourrage des matelas), pour colorer le fromage de Chester.
On utilisa aussi ses racines en teinturerie comme celles de la garance pour la coloration des laines en rouge. Cette espèce fut utilisée traditionnellement en Ecosse pour la teinture des laines des tartans.

Propriétés chimiques et médicinales :
Du point de vue économique, la culture du gaillet jaune, plante de croissance lente, ne pourra pas remplacer la garance pour la fabrication de rouges solides. Toutefois, la rusticité de cette plante permet d’envisager l’implantation sur des sols pauvres.
Cette plante est fréquemment diffusée en jardinerie.

On lui attribue les propriétés médicinales suivantes : antispasmodique, astringente, diurétique, vulnéraire.
La plante fleurie, en compresse pour la peau, permet de soulager la douleur, les brûlures ou agit comme un astringent léger. En usage interne, elle agit comme diurétique au niveau des reins ou de la vessie.





samedi 5 mai 2012

Financement réussi !

Nous sommes tellement heureux ce soir : le financement solidaire lancé il y a 100 jours sur Babeldoor a réussi à 113 % !!
Nous adressons un immense MERCI à tous ceux qui y ont contribué, avec beaucoup de reconnaissance.
Ils recevront bientôt leurs contreparties.
Les ateliers parents/enfants vont maintenant pouvoir être organisés : vive la solidarité !






mardi 1 mai 2012

Financement solidaire, nous y sommes presque...

Nous avons lancé il y a maintenant 96 jours un appel à financement par le site Babeldoor afin de pouvoir mettre en place des ateliers enfants au quartier des Bas-Coquarts (ZUS de Bourg-la-Reine).
Il nous reste 4 jours pour atteindre le montant minimum qui nous permettra de débloquer les promesses de dons, soit encore 245 €...
Nous espérons encore un petit coup de pouce pour ces derniers jours... Merci !!