samedi 30 juin 2012

Curcuma et shibori

Suzy a animé l'atelier des enfants d'AUFEM mercredi dernier :
Première approche olfactive de différentes plantes (les yeux fermés), curcuma, menthe verte et thé noir de Chine : international !
C'était intéressant de partager les impressions sur les odeurs, l'utilisation des plantes au quotidien.
La menthe et le thé noir ont donné des envies de soif.
Un groupe de petits garçons adorables s'est passionné, et toutes sortes de matières sont passées dans le bain de couleur : l'amour fou avec le curcuma ! 




Avec une carte du monde, ils ont pu regarder d'où les produits pouvaient venir, parler des motifs du Mali, qu'un petit garçon voyait dans son pliage. 
Même les animateurs ont essayé !
Tout le monde a ligaturé, plissé, pincé...
Ils ont pu voir que la couleur était différente selon la plante et le tissu.





vendredi 29 juin 2012

Mise en place du parcours botanique

Le parcours botanique est enfin en place grâce à l'équipe des jardiniers municipaux.
Les plantes sont par endroit encore bien jeunes et petites : observons-les pousser !



Pour plus de renseignements, vous pouvez aller sur la page "parcours botanique".



Michel Garcia à Bourg-la-Reine

Cette semaine, nous avons eu la chance de recevoir Michel Garcia à Bourg-la-Reine.
Chercheur et botaniste, spécialiste des plantes à couleurs, il a élaboré le parcours botanique de la ville.

Il était présent à la Maison de quartier pour plusieurs jours afin d'animer des stages pratiques sur les techniques de coloration, teinture, impression avec des plantes.
Au total, 19 personnes (professionnels et amateurs) ont participé avec grand enthousiasme à une ou plusieurs journées de stage.



Michel Garcia a aussi fait une conférence passionnante, organisée par la ville, sur le thème des couleurs botaniques.
Un grand merci pour ce séjour, riche d'un autre regard sur la couleur !



jeudi 21 juin 2012

Benoite des ruisseaux

Geum rivale



Localisation de Colore ma ville ! : Place Condorcet.

Description :
La benoite des ruisseaux est une plante herbacée, vivace, à feuilles pérennes, reconnaissable à ses fleurs jaune pâle à 5 pétales et à ses petits fruits poilus.

Région :
La plante est commune en Europe. Elle se plait dans les milieux ombragés, dans les sous-bois et au bord des ruisseaux.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence de tanins condensés.
Partie de la plante utilisée : Les parties aériennes et le rhizome sont utilisés.
Récolte : On coupe les parties aériennes lors de la floraison pour les mettre à sécher rapidement. Les rhizomes sont récoltés en automne, au commencement des premières gelées.
Couleurs obtenues :  On obtient des tons de beiges, gris, noirs et bruns rougeâtres selon la préparation de la fibre.


Un peu d'histoire :
La benoite a été utilisée principalement dans les régions tempérées et froides de l’Europe, pour les besoins de la tannerie et la teinture en couleurs sombres.

Propriétés chimiques et médicinales :
Les tanins condensés de la benoite ont la propriété de s’oxyder à l’air  en donnant des composés colorés stables.



Grenadier

Punica granatum



Localisation de Colore ma ville ! :  Villa Saint-Cyr.

Description :
Arbuste de la famille des Myrtacées, dont le fruit est la grenade.
Le grenadier ou grenadier commun (Punica granatum) est un arbre fruitier de la famille des Lythracées, cultivé depuis la plus haute Antiquité pour ses fruits comestibles (les grenades) et pour les qualités ornementales de ses grandes fleurs.
C'est un petit arbre à port arbustif des régions méditerranéennes qui peut atteindre 6 mètres de haut. Il peut vivre jusqu'à 200 ans mais est le plus productif en fruits dans ses 20 premières années de fructification.
Son écorce est gris beige et a tendance à se crevasser et à desquamer avec l'âge.
Ses feuilles caduques sont opposées et mesurent 3 à 7 cm de long sur 1 à 2 cm de large. Dans certaines régions, il arrive que l'arbre ne perde pas ses feuilles en hiver.
Ses fleurs rouge vif mesurent 3 cm de diamètre.
Ses fruits, les grenades, contiennent en moyenne 600 graines pulpeuses.

Parlons couleur : 
L’écorce de la grenade, recueillie à mesure de la consommation des fruits et séchée, mais aussi l’écorce de la racine, les troncs et les branches, donnent des jaunes ou bien des gris et des noirs, selon la préparation des fibres.


Un peu d'histoire :
C'est une espèce originaire d'Asie occidentale (Turquie, Iran, Irak, Azerbaïdjan, Afghanistan, Pakistan, Arménie), et probablement la péninsule Arabique, ainsi que le nord de l'Afrique.
Elle est cultivée dans tous les continents dans des zones tempérées chaudes : bassin méditerranéen, Proche-Orient, Chine, Sud-Est des États-Unis, Chili, Argentine.
La ville de Grenade en Espagne doit son nom au grenadier.
On retrouve son usage en teinturerie depuis le Maroc jusqu’en Asie Centrale, en passant par le Moyen-orient, de l’antiquité au XXème siècle.

Propriétés chimiques et médicinales :
La plante est riche en tanins.
L'écorce du grenadier a été a autrefois été utilisée comme vermifuge (antihelminthique). Le Dr Rontet, médecin d'Anvers la décrivait comme très efficace « contre les taenia lata et silium, mais encore contre les oxyures vermiculaires et les ascarides lombricoïdes  ».
Les fleurs fraîches du grenadier sont utilisées en infusion contre l'asthme. L'écorce du fruit est utilisée contre la dysenterie et l'écorce du tronc et des fruits est utilisée comme plante tinctoriale. L'écorce des racines combat le ténia.



Indigotier

Indigofera heterantha



Localisation de Colore ma ville ! : Place Condorcet, Square de la Fontaine du Moulin.

Description :
Les indigotiers sont des arbustes à feuilles caduques, comportant de nombreuses folioles ovales, non dentées. Ses fleurs roses ou violettes, en grappes, apparaissent à l’aisselle des feuilles de juin à septembre. Les fruits, en gousses, sont plus ou moins arqués selon la variété.

Région :
Originaires des versants chauds de l’Himalaya, les indigotiers auraient été propagés dans toutes les régions chaudes du globe depuis des temps reculés. Sous les tropiques, les indigotiers sont très riches en indigo. Diverses espèces botaniques furent largement cultivées jusque vers 1900 pour les besoins de l’industrie textile. Plusieurs variétés d’indigotiers s’accommodent du climat provençal où il est possible de les cultiver, à l’abri ou en pots à rentrer l’hiver.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence d’indican, précurseur le l’indigo et de l’indirubine.
Partie de la plante utilisée : Les feuilles sont utilisées.
Récolte : On coupe les parties aériennes à l’époque où celles-ci sont le plus riche en indigo.
Couleurs obtenues :  L’indigotier est une plante à bleu. Le processus de teinture est particulier et ne nécessite pas de préparation de la fibre.


Un peu d'histoire :
C’est aux indigotiers que revient la première place parmi les plantes à indigo, tant par la diversité des espèces (de 200 à 800) qui ont été exploités à travers le monde, que pour la masse fabuleuse d’indigo qui en a été extraite depuis les lointaines origines de l’art de la teinture.
La plante fut cultivée en Provence au XIXème siècle, dans la région de l’Isle-sur-la-Sorgue. Les premiers résultats furent décevants au point de vue des rendements obtenus, aussi fut-il jugé préférable de poursuivre le commerce de l’indigo provenant des pays tropicaux.
L’indigotier et les plantes à bleu méritent un article spécifique tant leur histoire est riche et la fascination de l’homme pour cette couleur importante.

Propriétés chimiques et médicinales :
Au Mexique, au Salvador et en Inde, pour les besoins de la teinture naturelle, plusieurs projets de remise en culture de l’indigotier sont actuellement conduits. Ces projets sont à soutenir pour favoriser l’émergence d’un marché de la couleur végétale.
L’indigo était aussi connu pour ses vertus antiseptiques et insecticide. Il fut employé traditionnellement pour traiter le bétail et aussi sur la teinture des vêtements comme protection contre les insectes (moustiques et parasites).



Solidage du Canada

Solidago canadensis



Localisation de Colore ma ville ! : Square de la Fontaine du Moulin, Villa Saint-Cyr.

Description :
La Verge d'or du Canada, également appelé Gerbe-d'or ou Solidage du Canada, est une plante vivace à fleurs du genre des solidages et de la famille des astéracées.
La verge d’or du Canada mesure de 60 à 250 cm de haut. La tige est vert doré et poilue à partir des premières feuilles.
Le Solidage du Canada est considéré comme une espèce invasive.

Région :
L'espèce est originaire d'Amérique du Nord et se rencontre dans la plupart des États américains et provinces canadiennes.
C'est une plante qui a été introduite en France (hémérochore), où elle peut être localement envahissante.
Il ne faut pas confondre cette plante avec d'autres espèces du genre Solidago qui portent des noms vernaculaires identiques.
La Verge d'or du Canada se trouve dans des habitats divers, même si elle n'est pas tolérante à l'ombre. C'est généralement l'une des premières plantes à coloniser une zone après perturbations (tels que les incendies) et persiste rarement une fois que les arbustes et les arbres s'établissent. On ne la trouve ni dans des endroits très secs, ni dans les zones gorgées d'eau.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence de flavonoïdes.
Récolte : On coupe les sommités fleuries.
Couleurs obtenues :  on obtient des jaunes vifs à verts selon la préparation des fibres.



Propriétés chimiques et médicinales :
La Verge d'or du Canada est réputée avoir des vertus médicinales. On dit que Linné, père de la terminologie binomiale latine, donna à la verge d'or le nom scientifique de Solidago (littéralement, « je rends entier », « je consolide ») en raison de sa réputation à favoriser la guérison des plaies. Considérée dans la tradition européenne comme stimulante, sudorifique, tonique, carminative, apéritive et pectorale, on a utilisé la verge d'or pour les rhumes, les affections pulmonaires, les nausées et les douleurs causées par les « vents ».
Toutefois, c'est dans les affections rénales (infections telles que colibacillose, cystite ou néphrite, calculs rénaux, albuminurie, oligurie) qu'on l'a surtout employée. Il s'agirait d'ailleurs d'une des meilleures plantes pour fortifier le système rénal. Elle a également servi à soigner la diarrhée, les entérocolites et les entérites, notamment celles dont souffrent les tout-petits lorsqu'ils percent leurs dents. On la leur administrait sous la forme de sirop.
Riche en flavonoïdes de type vitamine P, la verge d'or est également utile dans le traitement des varices. À ce titre, elle entre dans la composition de nombreuses spécialités pharmaceutiques notamment en Allemagne.
C'est également une des plantes mellifères les plus communes d'Amérique du Nord. Le goût de son miel se situe à mi-chemin entre celui du miel de trèfle et celui du miel de sarrasin. Comme c'est le cas pour tous les types de miels, il concentre une partie des principes actifs de la plante et peut donc jouer un rôle non négligeable dans l'organisme.
Elle peut être utilisée comme nourriture pour les animaux tels que bovins et chevaux.



mercredi 20 juin 2012

Semis, teintures et guérison !



Mercredi dernier, les enfants, encadrés par Anna et Nazira, ont de nouveau manipulés terre et couleurs.
A l'unanimité ils ont réclamés de semer de nouveau : le besoin de mettre les mains dans la terre est réel et procure beaucoup de joie !
Cette fois, carthame et cosmos ont été semés. Chaque enfant a pu remporter 2 godets chez lui.

Puis, direction la cuisine, où ils les enfants ont découverts la pierre d'alun et le jus de fer pour fixer les couleurs sur les fibres (coton et soie ont été préparés). Ils ont ensuite pu teindre avec la décoction de pelures d'oignons réalisée la semaine précédente (un peu fermentée !).
Des mamans étaient là et en fin de séance, l'une d'elle a réalisé un rituel de guérison pour ôter le mauvais oeil avec la pierre d'alun (rituel traditionnel marocain). Un joli partage multiculturel !



mardi 19 juin 2012

Saponaire officinale


Saponaria officinalis
 


Localisation de Colore ma ville ! : Clos Saint-Jacques.

Description :
La saponaire officinale (Saponaria officinalis) est une plante herbacée vivace de la famille des Caryophyllaceae. On l'appelle aussi savonnaire, savonnière, saponière, herbe à savon, herbe à foulon, savon des fossés ou savon de fosse.
C'est une plante glabre à tige robuste cylindrique et dure de 40 à 80 cm, foisonnante voire envahissante facile à cultiver.
Ses feuilles ovales opposées vert tendre, pointues sont sillonnées par 3 nervures longitudinales, les inférieures pétiolées.
Ses fleurs, qui peuvent être simples ou doubles, sont légèrement parfumées et poussent en cymes denses. Elles ont cinq pétales blanc ou rose pâle qui forment un cercle d'environ deux centimètres de diamètre. La période de floraison est de Juin à Octobre. Les fruits sont des capsules déhiscentes qui contiennent de petites graines brun-noir, arrondi, en forme de haricot d'environ 1,5 millimètre de longueur. La maturation des fruits a lieu de Septembre à Octobre.

Région :
La plante provient d’Eurasie. 

Parlons couleur : 
La saponaire n’est pas une plante tinctoriale mais contribue à l’entretien des textiles.



Propriétés chimiques et médicinales :
Médicinale
Cette plante possède des propriétés dépuratives, diurétiques, cholérétiques et vermifuges. On l'emploie contre les rhumatismes et la goutte, contre certaines dermatoses et comme expectorant pour les affections de la cavité orale (angines, aphtes, etc.). La décoction de Saponaire appliquée sur le visage permet de lutter efficacement contre les maladies de la peau tel que l'acné. Les Romains en mettaient dans leur bain pour guérir les démangeaisons. Les léproseries l'utilisaient pour nettoyer les plaies des lépreux.
Domestique :
Comme le bois de Panama, les sommités fleuries ou les rhizomes pouvaient remplacer le savon pour laver les vêtements délicats susceptibles de se décolorer (60 à 100 g par litre d'eau, on fait bouillir avec le linge et il est propre). On l'utilisait également pour nettoyer les tabliers noirs. C'est parce qu'elle contient de la saponine, une substance qui a la propriété de faire mousser comme du savon, que la Saponaire officinale porte aussi le nom d'« herbe à savon », « savon du fossé », « savonnière », « laurier fleuri », « herbe à femme ». Lorsque séchées et nettoyées, les racines peuvent servir dans la fabrication d'une poudre qu'utilisaient jadis les habitants pour se laver les mains. Mélangée à de la soude, elle pouvait également dégraisser et blanchir les laines et dentelles pâles, d'où son autre nom d'« herbe à foulon ».
Culinaire :
Au Moyen-Orient, on utilise l'infusion d'eau et de la Saponaire pour préparer des desserts nécessitant une gélification, en particulier une guimauve arabe dite "Natif".



Savonnier de Chine


Koelreutheria paniculata



Localisation de Colore ma ville ! : Clos Saint-Jacques

Description :
C'est un arbre à feuilles caduques qui peut atteindre une hauteur de 12 m à maturité. Son port est largement étalé, son écorce brune à brune pâle, fissurée.
À l'automne, son feuillage vert devient doré, d'où son nom en anglais : Goldenrain tree, « Arbre pluie d'or ».
Les fleurs, à quatre pétales jaunes, se forment à l'extrémité des rameaux en panicules de forme conique de 20 à 40 cm de long. Ces panicules se forment en seconde partie d'été, et donnent naissance à des capsules en forme de lampion.

Région :
Le savonnier est originaire de Chine et de Corée.

Parlons couleur : 
Le savonnier ne teint pas.


Un peu d'histoire :
Le koelreutheria a été nommé ainsi en hommage à Joseph Gottlieb Kölreuter (1733-1806), botaniste allemand, alors directeur du jardin botanique de Karlsruhe.
Introduit en France en 1789 à l'arboretum Louis-de-Vilmorin, à Verrières-le-Buisson, au Sud de Paris.

Propriétés chimiques et médicinales :
L'écorce et le fruit contiennent de la saponine qui est utilisé pour faire du savon naturel en Asie. Avec les graines rondes et noires, on fait des chapelets.  



Bidens


Bidens



Localisation de Colore ma ville ! : Place Condorcet

Description :
Les bidens sont des plantes herbacées à feuilles profondément découpées.
Ses tiges érigées et souples forment une touffe légère, au port étalé et retombant. Les bidens n'atteignent que péniblement 50 cm de hauteur, mais offrent un fleurissement important de mai à octobre (petites fleurs jaunes à cinq pétales).
Le nom latin du genre veut dire « deux dents » et décrit des arêtes qui surmontent leurs petits fruits.

Région :
La plante est originaire d’Amérique centrale et des Andes.
Elle est d’acclimatation facile, et son fleurissement est agréable, c’est pourquoi diverses variétés sont commercialisées aujourd’hui pour les jardins d’agrément.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence de lutéoline et autres molécules proches, d’apigénine et de fistéine.
Partie de la plante utilisée : Les parties aériennes sont utilisées.
Récolte : Les parties aériennes sont coupées lors de la floraison et mises à sécher rapidement sous forme de bouquets. Les fleurs mondées sont toutefois préférables.
Couleurs obtenues :  On obtient des tons de jaunes, roux à bruns selon la préparation de la fibre.



Coleus


Coleus



Localisation de Colore ma ville ! : Jardin pédagogique, Square de la Fontaine du Moulin.

Description :
Plante vivace qui peut atteindre facilement 50 à 60 cm.
Les feuilles tendres et plutôt fines des coleus varient de forme, de taille et de couleur. Elles sont généralement dentées, parfois étroites et denticulées (finement dentées). Toutes les nuances du jaune, du rouge, de l'orange, du vert et du brun y sont représentées, seules ou combinées.
La pigmentation remarquable des feuilles est due à des différences de pigments des différentes zones qui la constituent. Certaines zones peuvent être entièrement dépourvues de chlorophylle.
La plante donne souvent de petits épis de fleurs bleues ou blanches.

Région :
Cette plante tropicale est originaire d'Afrique et d'Asie, principalement de Java.

Parlons couleur : 
Molécules : Anthocyanes
Couleurs obtenues :  Pour la teinture des laines et des soies, la plante donne des verts directs, nuances assez rares dans le monde des teintures végétales.


Propriétés chimiques et médicinales :
La plante, utilisée en décoration de jardin et pour les cosmétiques, contient de très bons antioxydants, les acides hydrocinnamiques, qui jouent un rôle d’agent stabilisateur pour les anthocyanes, colorants également présents dans les feuilles.




jeudi 14 juin 2012

Achillée millefeuille


Achillea milefolium



Localisation de Colore ma ville ! : Villa Saint-Cyr.

Description :
L’achillée millefeuille est une petite plante vivace herbacée au feuillage très découpé, d’un vert assez sombre. En été, les tiges florales atteignent 35 à 40 cm de hauteur et se parent d’inflorescences blanches ou rosées, disposées en ombelles, et composées de nombreuses petites fleurs.

Région :
La plante est commune dans toute l’Europe. Elle est présente dans les régions tempérées de l’Ancien Monde jusqu’en Asie.  Abondante dans toute la France, l’achillée préfère les bords de route, les fossés, les talus ensoleillés. Elle est un peu moins commune dans la région méditerranéenne.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence de tanins et de flavonoïdes (apigénine, lutéoline)
Partie de la plante utilisée : Les parties aériennes de la plante sont utilisées.
Récolte : Les parties aériennes sont coupées lors de la floraison et mises à sécher rapidement sous forme de bouquets.
Couleurs obtenues :  On obtient des tons de jaune, vert bronze à brun selon la préparation de la fibre.


Un peu d'histoire :
L’achillée millefeuille possède plusieurs noms vernaculaires : herbe de la Saint-Jean, herbe de Saint-Joseph, herbe à dinde, herbe au charpentier, aux cochers, aux militaires, herbe aux coupures, saigne-nez, sourcil de Vénus.

Dans le nord de l’Europe, durant des siècles, l’achillée constitua une importante source de jaune solide pour la teinture des laines.
Au XVIIIème siècle, elle fut préconisée pour remplacer localement le réséda des teinturiers dans les régions où cette dernière plante était rare.
La plante fut utilisée jusque dans les années 1800 en Allemagne, en association avec le sulfate de fer et la potasse pour obtenir des nuances brunes.

Propriétés chimiques et médicinales :
Les études réalisées sur les vertus médicinales de la plante ont mis en évidence la présence d’un ensemble de composants intéressants à divers titres. Les effets conjugués de son huile essentielle, des tanins qu’elle contient, et d’un colorant jaune, la lutéoline, serait à l’origine de l’effet « régénérant cellulaire » de cette plante.
Du point de vue de la teinture, ce cocktail de composants est du plus grand intérêt dans une perspective de développement de vêtements écologiques.

Jusqu'au XIXe siècle, elle a été utilisée pour accélérer la cicatrisation. C'est une plante comestible dont on peut utiliser les fleurs et feuilles aux propriétés toniques, digestives, hémostatiques, antispasmodiques, emménagogues, hypotensives, antihémorroïdales.



mardi 12 juin 2012

Coréopsis des teinturiers


Coreopsis tinctoria



Localisation de Colore ma ville ! : Non déterminé

Description :
Plante herbacée annuelle atteignant environ 80 cm de hauteur, aux fleurs jaune d’or et centre brun-rouge présentes de juin à septembre.

Région :
Originaire du Mexique et des Andes, les coréopsis sont aujourd’hui commercialisés comme plante d’ornement  chez tous les pépiniéristes.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence de flavonoïdes anthocholres : aurones et chalcones (coréopsine).
Partie de la plante utilisée : les parties aériennes.
Récolte : Les parties aériennes sont coupées lors de la floraison et mises à sécher rapidement, sous forme de bouquets. On peut ne garder que les sommités ou bien toutes les parties aériennes en fonction des nuances recherchées.
Couleurs obtenues :  On obtient des tons de jaune-orangé, brun, brun-rouge à vert selon la préparation de la fibre.


Un peu d'histoire :
Les coréopsis furent importés en Europe vers 1600 pour leurs qualités décoratives.
Dès le XVIIème siècle, les colons américains l’adoptèrent comme plante tinctoriale, fonction déjà connue des Amérindiens qui l’utilisait pour teindre les toiles.

Propriétés chimiques et médicinales :
Les fleurs ligurées des diverses variétés contiennent un impressionnant assortiment de colorants appartenants aux groupes des aurones et des chalcones, considérés comme étant de bonne stabilité au lavage et à la lumière.
La mise en culture de ces plantes pourrait permettre d’élargir la palette des rouges naturels pour textile et la fabrication de pigments.



Cosmos sulphureux


Cosmos sulphureus



Localisation de Colore ma ville ! : Non déterminé

Description :
Le cosmos sulfureux est une plante annuelle herbacée, buissonnante, souvent très ramifiée à feuilles découpées. Elle peut atteindre jusqu’à 90 cm de hauteur. Les fleurs orange vif apparaissent de juin à septembre.

Région :
Le cosmos est originaire du Mexique, mais a largement été disséminée dans les régions tempérées à chaude du globe pour l’ornementation des jardins.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence de flavonoïdes : floavones (apigénine), aurones et chalcones.
Partie de la plante utilisée : les parties aériennes.
Récolte : Les parties aériennes sont coupées lors de la floraison et mises à sécher rapidement, sous forme de bouquets. On peut ne garder que les sommités ou bien toutes les parties aériennes en fonction des nuances recherchées.
Couleurs obtenues :  On obtient des tons de jaune orangé, brun, brun rouge selon la préparation de la fibre.


Un peu d'histoire :
Des récents travaux concernant les pigments utilisés par les Aztèques, las Mayas et d’autres peuples d’Amérique centrale à l’époque précolombienne ont permis de mettre en évidence l’utilisation du cosmos sulfureux pour la fabrication traditionnelle de pigments jaune orange (à partir de la plante entière) et rouge (à partir des fleurs), ainsi que pour la teinture des textiles, en association avec d’autres colorants végétaux.

Propriétés chimiques et médicinales :
De mise en culture facile, le cosmos sulfureux pourrait constituer une nouvelle source de rouge, de solidité honorable pour la teinture des textiles naturels.

Les jeunes feuilles et les fleurs sont réputées comestibles.



Camomille des teinturiers


Anthemis tinctoria



Localisation de Colore ma ville ! : Place Condorcet.

Description :
L’anthémis des teinturiers est un sous-arbrisseau vivace très ramifié, à partir d’une souche ligneuse. La plante est reconnaissable à ses fleurs en capitules de 2 à 4 cm de diamètre et à ses feuilles persistantes très découpées, verte au-dessus et blanches laineuses au revers. La plante fleurit de juin à fin septembre.

Région :
L’anthémis des teinturiers est assez commune dans l’Est et le Sud-Ouest de la France sur les terrains secs, rocailleux, sur les talus et les terrains vagues à basse altitude. Elle est d’acclimatation facile, c’est pourquoi diverses variétés sont commercialisées pour les jardins d’agrément.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence de tanins et de flavonoïdes (apigénine, lutéoline)
Partie de la plante utilisée : Les parties aériennes de la plante sont utilisées.
Récolte : Les parties aériennes sont coupées lors de la floraison et mises à sécher rapidement sous forme de bouquets. Les fleurs mondées sont toutefois préférables.
Couleurs obtenues :  On obtient des tons de jaune, vert bronze à brun selon la préparation de la fibre.


Un peu d'histoire :
Autres noms vernaculaires utilisés parfois : camomille des teinturiers, cota des teinturiers, œil-de-bœuf.

Les auteurs du XVIIIème siècle et du début du XIXème siècle citent souvent cette plante pour la teinture des laines en jaune solide. La couleur était fixée avec le sel marin, avec l’alun ou le chlorure d’étain. Pour obtenir des nuances plus pures, on ajoutait à la décoction de la plante un peu de solution de colle de peau : les protéines se fixaient alors sur le tanin qui se déposait au fond du récipient et était éliminé par décantation. On teignait avec la solution surnageante. Cette plante fut cultivée dès 1860 pour les besoins de la teinturerie.

Propriétés chimiques et médicinales :





En Allemagne et en Autriche, l’anthémis des teinturiers fut remis en culture dans les années 1990, et fut étudiée pour la teinture des vêtements « bio »composés de fibres végétales et animales.
Le contenu total en colorants du type flavonoïde a été évalué entre 0,8 % et 1,5 %, teneur qui permet la rentabilisation de la mise en culture.




dimanche 10 juin 2012

Carthame des teinturiers


carthamus tinctorius



Localisation de Colore ma ville ! : Square de la Fontaine du Moulin.

Description :
Le carthame est une herbe annuelle ou bisannuelle qui peut mesurer jusqu’à un mètre de hauteur.
Rosette de feuilles qui se ramifient en tiges raides, sans poils. Le feuillage est vert foncé, les feuilles lancéolées à bords dentés et épineux.
Fleurs jaunes safranées virant au jaune orange apparaissent du printemps à l’été.

Région :
Le carthame est originaire du nord de l’Inde et du Moyen-Orient Asiatique. Il est aujourd’hui cultivé un peu partout dans le monde.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence de quinochalcones : la carthamine et le safflor.
Partie de la plante utilisée : Les fleurs séparées du capitule.
Récolte : Les fleurs en fin de floraison. On peut les utiliser fraîches ou sèches
Couleurs obtenues :  On obtient des tons de jaunes vifs, roses fushia à rouges selon la préparation du bain.


Un peu d'histoire :
Le carthame a été cultivé depuis la plus haute Antiquité en Egypte, puis en Europe méditerranéenne, et en Europe centrale jusqu’au XIXème siècle.
Il a aussi été diffusé vers l’est, le long de la route de la soie. Il arrive en Chine au III-IVème siècle avant notre ère, où sa culture gagne une importance considérable à tel point qu’un décret impérial vient l’interdire en 1292 et imposer son remplacement par des cultures céréalières afin de nourrir le peuple.
Le carthame avait aussi une grande importance au Japon car son rouge est celui que l’on retrouve sur le drapeau nippon.
La teinture au carthame survit encore de façon anecdotique en Angleterre où les rubans destinés à sceller les documents officiels sont teints au rouge de carthame.

Propriétés chimiques et médicinales :
Depuis la haute antiquité le carthame est réputé pour les propriétés tinctoriales de ses capitules d’où l’on extrait la carthamine (colorant rouge – 0,3 à 0,6 %) et le safflor et molécules voisines (colorant jaune- 25 à 36 %), même si les couleurs obtenues sont très fugaces.
La composition chimique des fleurs en fait une teinture d’un procédé bien particulier unique en son genre, surtout prisée pour ses rouges et ses roses.
Les chinois avaient développé un mode de conservation du carthame sous forme de pâte ou de tablettes.
Mais ces jolies couleurs étaient fort coûteuses : il fallait une énorme quantité de fleurs pour l’obtention d’un rouge intense où 5 à 6 bains étaient nécessaires.

Il est aussi utilisé comme colorant alimentaire. Fréquemment vendu comme substitut du safran alors qu’il n’a aucune saveur.
Le colorant est aussi utilisé en cosmétique dans les produits de maquillage.

On extrait de ses graines une huile, qui après raffinage est recommandée pour ses propriétés anti-fongiques (était utilisée pour la conservation des momies dans l’Egypte ancienne), anti-inflammatoires, et joue un role favorable dans les traitement du cholestérol et des maladies cardio-vasculaires.
Cette huile est aussi utilisée en cosmétique pour les soins corporels, dans la confection des peintures à huile et parfois encore utilisée comme combustible pour l’éclairage.

Aujourd’hui, le carthame des teinturiers est cultivé industriellement entre autre en Asie (Inde, Chine, Pakistan), en Afrique du Nord, en Egypte en Turquie et aux Amériques (Canada, Mexique, Colombie, Etats-Unis et Venezuela) pour ses propriétés oléagineuses, en Europe (Espagne, Italie et France) pour ses propriétés tinctoriales et depuis quelques années comme fleurs coupées.



Persicaire des teinturiers


Persicaria tinctoria



Localisation de Colore ma ville ! : Square André Meunier et Villa Saint-Cyr.

Description :
La persicaire à indigo est une plante annuelle, herbacée, à croissance rapide, pouvant atteindre 60 cm de hauteur.
Souvent confondue avec la renouée persicaire, elle s’en distingue par ses feuilles d’un vert lumière, sans tâches et terminées en pointes. La floraison est blanche ou rose selon les variétés.

Région :
La plante est originaire d’Asie où elle croît dans les milieux humides. Elle n’est pas naturalisée en Europe.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence d’indican, molécule précurseur de l’indigo.
Récolte : On coupe les parties aériennes avant la floraison, puis on les effeuille. Les feuilles sont mises à sécher pour leur utilisation ultérieure ou bien on peut teindre avec les feuilles fraîches.
Couleurs obtenues : On obtient des tons de bleu, sans préparation spéciale de la fibre.



Un peu d'histoire :
La persicaire à indigo fut aussi appelée polygonum des teinturiers, ou renouée des teinturiers.
Originaire du Vietnam et du sud de la Chine la persicaire à indigo fut cultivée dans ces régions jusqu’au milieu de XXème siècle et l’est encore dans le sud de la Chine.
Elle fut introduite au Japon au IVème siècle et y est devenue la principale source d’indigo. Elle y est encore cultivée sur une vingtaine d’hectares. On en fait un compost précieux, le sukumo, qui est fourni aux maîtres teinturiers pour des bleus très prisés dans l’art textile japonais.
Elle fut introduite en Europe à la fin du XVIIIème siècle et fut cultivée au siècle suivant en Italie, en Normandie et dans le Midi de la France. Les rendements en indigo qu’elle produisit furent jugés insuffisants, au regard des bas prix de l’indigo en provenance des colonies, c’est pourquoi on en abandonna promptement la culture et la transformation.

Propriétés chimiques et médicinales :
Depuis 10 ans, la persicaire à indigo a fait l’objet de plusieurs programmes de valorisation agricole en Europe. D’après les récents travaux réalisés en Autriche, les feuilles sèches contiendraient 0,5 à 1,45 % d’indican (molécule précurseure de l’indigo), ce qui correspond à une quantité d’indigo égale à 0,22 à 0,64 % du produit de feuilles sèches (2 à 6 g par kg environ), ce qui semble peu, mais ces chiffres se réfèrent à un principe actif pur d’une grande force colorante.



mercredi 6 juin 2012

Pigments, encres et semis



Aujourd'hui, Suzy et Anna ont concocté aux enfants d'AUFEM un atelier pigments de terres, encres et semis.


Les enfants ont pu découvrir la différence entre pigment et encre, et tester les deux médiums.
Ce fut aussi l'occasion de pratiquer un peu de chimie des couleurs avec une encre au choux rouge, déclinée selon le pH en trois couleurs :

  • Rouge violet à pH neutre,
  • Bleu à vert avec un peu de bicarbonate (pH basique),
  • et rouge vif avec un peu de vinaigre (pH acide).



Ces deux activités furent ponctuées d'une troisième : celle des semis en pots de quelques graines de plantes à couleur.
Carthame, garance, pastel, persicaire et camomille sont attendus par les enfants à la maison de quartier pour ces prochaines semaines...



mardi 5 juin 2012

Sarrette des teinturiers


Serratula tinctoria



Localisation de Colore ma ville ! : Square André Meunier et Villa Saint-Cyr.

Description :
La Serratule des teinturiers ou Sarrette des teinturiers (Serratula tinctoria) est une plante herbacée de la famille des Asteracées.
La Serratule des teinturiers est une plante vivace pouvant atteindre 1 m de haut, à tige rameuse. Les feuilles sont rudes, dentées et profondément divisées. Les fleurs, rouge-pourpre, sont regroupées en capitules de 1,5 à 2 cm de long.

Région :
L'espèce de base croît dans les prés, les bois, les landes de presque toute la France et d'une grande partie de l'Europe.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence de flavonoïdes dont la lutéoline et l’apigénine.
Récolte : On coupe les parties aériennes en juin-juillet, juste avant la floraison, dès la deuxième année.
Couleurs obtenues :  on obtient des jaunes et des verts selon la préparation de la fibre.



Un peu d'histoire :
La plante fut citée pour la teinture dès le Moyen-Âge, en Allemagne et en Europe de l’Est, et faisait alors partie des 7 principales teintures en jaune.
Au XIXème siècle, la sarrette était utilisée à grande échelle, et remplaça la gaude dans a teinture du lin et dans les imprimeries d’étoffes ; elle donne des couleurs aussi belles que solides. On procède de la même manière qu’avec la gaude.

Propriétés chimiques et médicinales :
Depuis quelques années, en Europe, à la faveur de programmes de recherche pour trouver des remplaçants issus de l’agriculture aux dérivés du pétrole, la sarrette suscite un regain d’intérêt.