dimanche 4 mars 2012

Camélia


Camellia 


Localisation de Colore ma ville ! : Annexe de la Mairie.

Description : Les camélias (ou Camellia), sont des plantes à fleurs au port buissonnant, de la famille des Theaceae, originaire d'Asie orientale et méridionale de l'est depuis la chaîne himalayenne au Japon et en Indonésie. Le nombre d'espèces que contient le genre diffère suivant les botanistes, et varie entre 100 à 250 espèces. Les camellia les plus connus servent à produire le thé (camellia sinensis), ou bien à décorer les jardins d'agrément (plantes de terre de bruyère).

Parlons couleur : 
La plupart des camellias ont la propriété de s’adapter sur des sols très acides, riches en minéraux et métaux solubles. Dotés d’un dispositif subtil, les camellias filtrent notamment l’alumine soluble des sols acides sur lesquels ils croissent et les « séquestrent » en produisant des tanins spéciaux, les catéchines, pour éviter que ce composé métallique en excès ne perturbe leurs fonctions métaboliques. Ainsi, pour faire le thé, ne cueille-t-on que les très jeunes feuilles, encore dépourvues de ce composant. Les camellias, à la fois riches en tannins et en alumine, servent en teinture pour teindre en beige, ou bien pour fixer les autres couleurs. On peut considérer ce genre comme un véritable mordant végétal. Au Japon, on utilise les cendre de camellia japonica , mais en d’autres endroits, on utilise aussi la décoction de feuilles adultes.


Un peu d'histoire :
Le Camellia a été rapporté du Japon par les marchands portugais au xvie siècle, puis par les anglais en provenance de Chine à la fin du xviiie siècle. D'abord cultivé en Chine, puis au Japon, notamment pendant la période Edo, où il jouait un rôle majeur dans la cérémonie du thé, le camélia s'est très vite répandu dans toute l'Europe au cours de la première moitié du xixe siècle, avant de sombrer dans l'oubli, jusqu'à l'apparition des premiers hybrides dans les années 1930. Elle est aussi appelée Rose du Japon.

Propriétés chimiques et médicinales :
Riche en catéchines, aux propriétés anti-cancéreuses, les camellia seraient responsables du « paradoxe asiatique » : en effet, la consommation de thé au quotidien serait un très bon moyen d’éviter le cancer, maladie beaucoup moins développée chez les populations asiatiques que dans d’autres régions du monde.



Prêle


Equisetum telmateia



Localisation de Colore ma ville ! : Jardin pédagogique.

Description :
Les prêles sont des plantes herbacées vivaces, rhizomateuses, qui ont une tige nettement articulée. L’Equisetum telmateia est aussi appelée « grande prêle » ou « grande queue-de-cheval ».
Les tiges sont cannelées et portent des nœuds sur les quelles viennent s'insérer des rameaux.
Cette plante présente deux types de tiges : les tiges fertiles et les tiges stériles. Les feuilles sont réduites à des simples collerettes situées au niveau des nœuds des tiges et rameaux, sous forme d'une courte gaine dentée. Les tiges fertiles ne sont jamais ramifiées et ne présentent donc pas de verticilles de rameaux. Elles portent un gros épi terminal, de forme oblongue, allongée.

Parlons couleur : 
La prêle des champs, equisetum arvense est la plus recherchée en médecine, du fait de la présence conjuguée  de silice et de flavones du type lutéoline, permettant une bonne régénération cellulaire en cas de convalescence faisant suite à des blessures. Cette espèce teint en un beau jaune, tandis que la plupart des autres espèces, souvent citées dans la littérature des pays du Nord de l’Europe, contiennent surtout des flavonols du type kaempferol, et teignent en nuances variant du jaune vert au beige cuivré, selon le taux de tannins associés aux flavonoïdes.


Un peu d'histoire :
Le mot prêle est la contraction de asprele qui dérive du latin asper (rude, rugueux) en rapport avec la propriété abrasive de ces plantes riches en silice.
Equisetum vient du latin equus (cheval) et seta (soie, crin), les prêles étaient autrefois connues sous le nom de « Queue-de-cheval ».

Propriétés chimiques et médicinales :
La très forte teneur en silice de la prêle, lui confère diverses propriétés, qui furent exploitées dans plusieurs domaines :
La silice, lui confèrent des propriétés mécaniques, comme l’abrasion : elle était autrefois utilisée fraîche pour récurer les casseroles ou séchée comme abrasif fin pour poncer finement des pièces d'ébénisterie ou de métal. Cette action de ponçage avait pour verbe : prêler. Cette utilisation ne persiste aujourd’hui qu'auprès de certains musiciens qui utilisent encore la prêle pour poncer finement les anches en roseau de leurs instruments à vent (hautbois, clarinettes...).

En médecine, les tiges stériles sont utilisées comme diurétique, hémostatique, reminéralisant et antirhumatismal.
La prêle est riche en sels minéraux utiles pour la santé, et la silice lui apporte une action bienfaisante pour la peau. Elle est alors utilisée en tisane et en compresses dans tous les cas de processus dégénératif du collagène (rides, vergetures, acné, etc.).

Son usage agricole est bien connu des cultivateurs et jardiniers : En décoction (aussi appelée purin), la prêle a un effet préventif et curatif sur plusieurs maladies cryptogamiques.
Cette plante fut aussi utilisée dans l’alimentation, malgré son amertume. Les jeunes pousses coupées en morceaux peuvent s'ajouter aux salades.
Au Japon, elles se cuisent à la vapeur puis sont sautées à l'huile. Elles sont aussi conservées dans le vinaigre.
En tisane, la prêle s'utilise en mélange de façon à cacher son amertume.



samedi 3 mars 2012

Géranium


Pelargonium


Localisation de Colore ma ville ! : Annexe de la Mairie.

Description :
Les pélargoniums (genre Pelargonium) sont des plantes herbacées, parfois ligneuses, vivaces en climat chaud, originaires d'Afrique australe, appartenant à la famille des Géraniacées.
Elles sont parfois nommées “Géranium des fleuristes” et pour cette raison confondues avec le géranium.

Parlons couleur : 
Riches en anthocyanes les pétales des pélargoniums sont souvent utilisés comme jeux d’enfants du fait de la grande sensibilité de ce type de colorants aux variations de pH. En effet, les géraniums à fleurs roses donnent de beaux orangés sur papier en présence de jus de citron, tandis que les geraniums à fleurs rouges donnent des roses profonds. Inversement, en présence d’eau savonneuse, les géraniums roses donnent des teintes vertes, tandis que les géraniums rouges donnent de jolis bleus turquoises.


Un peu d'histoire :
Les teinturiers n’utilisent pas ce type de colorants, pourtant très jolis mais dramatiquement sensibles à toute variation de pH et donc difficilement lavables. Cependant, au XVIIIe siècle, les feuilles d’un géranium vrai, geranium robertianum, furent récoltées pour leur haute teneur en flavonoïdes et en tannins, pour la teinture des laines en jaune doré.

Johannes Burman crée en 1738 le nom de cette espèce à partir du grec pelargós, désignant la cigogne, la forme de leur fruit évoquant le bec de l'échassier. Cette plante est classée dans le groupe des plantes molles décorative par leur floraison.
Le genre Pelargonium compte plus de 400 espèces, les sauvages étant souvent malodorantes.
Il s'agit d'un nom collectif commun à trois familles très distinctes :
·      Les Géraniums zonale sont en fait les Pelargonium zonale et ses nombreux hybrides.
·      Les Géraniums lierre sont les Pélargoniums à feuille de lierre (Pelargonium peltatum).
·      Les Pélargoniums à grandes fleurs (Pelargonium grandiflorum, regale ou domesticum).
De nombreux hybrides et variétés ont été obtenus (la plupart, lorsqu'on froisse leur feuillage, ont une odeur caractéristique : pin, chocolat, menthe, agrumes, pomme, poivre, gingembre, eucalyptus, etc.). Certains sont connus et vendus sous le nom de « géraniums ».


Propriétés chimiques et médicinales :
La famille des géraniums et pélargoniums est très diversifiée et donne de nombreuses ressources, notamment dans le secteur de la parfumerie. L’hydrolat de l’essence de géranium rosat est encore  utilisée en Tunisie comme boisson aromatique et rafraîchissante. Enfin, l’essence du géranium citronelle est polulaire pour ses propriétés répulsives des moustiques et vendue pour cet usage.



Mordançage de la soie


Ingrédients :
-       Sel d’alun (disponible en pharmacie)
-       Coupon de soie débouillie (lavée au moins une fois avec un savon doux pour textiles délicats (ou quelques gouttes de shampooing).
-       Récipient assez large pour contenir la soie dans un bain (inox, verre, ou plastique)

Mode opératoire :
Peser la soie.
La mettre à tremper.
Peser 10 % du poids de la fibre en sel d’alun.
Le dissoudre dans un peu d’eau tiède.
Remplir le récipient d’eau et y ajouter le sel d’alun bien dissout. Mélanger.
Y tremper la soie bien mouillée. Ajuster le volume d’eau pour qu’elle soit bien dispersée dans l’eau (pas en boule compacte).
Laisser une nuit.
Sortir la soie, rincer rapidement et bien essorer avant de mettre à sécher.

Après séchage, la soie est prête à teindre.




mercredi 29 février 2012

Arbre à perruques


Cotinus coggygria


Localisation de Colore ma ville ! : Square Meunier.

Description :
Ce bel arbuste à feuilles caduques ovales est apprécié pour sa floraison délicate qui l’a fait surnommer « l’arbre à perruques », ainsi que pour sa flamboyante parure automnale. Les plus vieux sujets peuvent atteindre 4 à 5 mètres de hauteur mais les spécimens au port arboré sont rares.

Parlons couleur : 
On peut obtenir à partir des feuilles du jaune, vert et gris selon la préparation des fibres, et une couleur fauve à partir du bois de coeur.


Un peu d'histoire :
Le cotinus, ou sumac fustet est une ancienne plante des forêts européennes. Il est présent en France dans toutes la zone méditerranéenne. Des fossiles trouvés en Ardèche attestent de sa présence depuis plus de 6 millions d’années.
On connaît son utilisation en teinturerie depuis le moyen âge, et jusqu’à très récemment, il continuait à être utilisé dans les campagnes albanaises.

Propriétés chimiques et médicinales :
Riche en flavonoïdes, il fut une plante à colorant d’importance majeure en Europe (Italie). Riche en tannins, il fut aussi utilisé pour le tannage du cuir et comme adjuvant en teinture pour la préparation des fibres cellulosiques.
Ses déchets verts sont intéressants à valoriser pour la fabrication d’extraits colorants et de pigments.



Fougère mâle


Dryopterix filis-mas


Localisation de Colore ma ville ! : Passage Colbert.

Description :
La dryopteris filix-mas présente un port en touffe. Les frondes partent d'un rhizome écailleux. Elles mesurent de 30 à 120 cm de long. Elles sont peu nombreuses et elles sont divisées (= pennées) deux fois en folioles parfois crénelées et toujours arrondies à leur sommet. Le pétiole et le rachis des frondes portent de nombreuses écailles de couleur rousse.
Cette fougère peut être confondue avec la fougère femelle mais elle s'en distingue par ses folioles moins finement découpées.

Parlons couleur : 
La présence de tanins condensés et de flavonoïdes dans le rhizome des fougères mâles et femelles (athyrium filix-femina) en fait de bons ingrédients colorants pour l’obtention de couleurs variant du vert bronze au brun en fonction des proportions d’ingrédients colorants qu’elles contiennent.


Un peu d'histoire :
Les fougères sont souvent citées dans la littérature des pays du Nord de l’Europe pour leurs propriétés tinctoriales. En effet, de nombreuses espèces, riches en tannins condensés donnent des nuances très solides, variant du beige au brun.

Propriétés chimiques et médicinales :
Le rhizome renferme :
- des glucides notamment des oses et des osides (amidon),
- des lipides plus particulièrement des acides gras tels que l’acide caprylique, l’acide oléique, l’acide palmitique, l’acide cérotique et l’acide butyrique,
- des matières minérales,
- des composés phénoliques constitués : de flavonoïdes dont des tanins condensés : tanins catéchiques (7 à 8 % d’acide filicotannique et acide protofilicotannique), de quinones : des phloroglucinols (composés instables de phloroglucine et d’acide butyrique ou isobutyrique qui se condensent en aspidinol, albaspidine, aspidine, desaspidine et en acides flavaspidique et filicique).
- des terpénoïdes : triterpènes : stéroïdes (phytostérol),
- des vitamines B,
- des traces d’huile essentielle.

Cette fougère a longtemps été utilisée comme vermifuge sous forme d'extrait éthéré, notamment contre le ver solitaire chez l'homme et contre la douve chez le mouton. Cependant, elle contient de la thiaminase et a été responsable d'empoisonnement de chevaux.
Cette composition chimique fait que la fougère mâle est utilisées dans le traitement des douleurs rhumatismales (goutte et arthrite) et en cosmétique pour des propriétés astringentes et tonifiantes (produits capillaires, pour le corps et soins du visage).



Céanothe


Ceanothus


Localisation de Colore ma ville ! : Passage Colbert.

Description :
Les Céanothes (Ceanothus),  parfois appelés « lilas de Californie » pour leur parfum délicat et leurs jolis épis bleus, sont des arbustes faciles à cultiver, dont les nombreuses formes permettent des usages variés.
Ils appartiennent à la famille des Rhamnacées qui comprend 55 espèces d'arbustes et de petits arbres originaires d'Amérique du Nord, surtout de Californie et des montagnes du Mexique.
Les fleurs sont regroupées en petites grappes et apparaissent sur les rameaux d'un an, au printemps ou en été, selon les espèces, elles fournissent une floraison abondante, spectaculaire et de couleur bleu pâle, bleu tendre, brillant ou intense, légèrement parfumées chez certaines variétés.
La végétation est opulente à croissance relativement rapide, avec des feuilles ovales, coriaces, de couleur vert foncé ou gris-vert, plutôt petites (de 2 à 4 cm de long), exceptée chez certaines variétés. D'autres ont un feuillage persistant.

Parlons couleur : 
 La plupart des rhamnacées, dont les ceanothes, contiennent un fort taux de colorants appartenant au groupe des anthraquinones. Dans le genre ceanothus, les colorants sont particulièrement concentrés dans l’écorce et surtout les racines, Il s’agit de colorants rouges, rappelant ceux de la garance, accompagnés d’autres colorants donnant des nuances plus brunes.


Un peu d'histoire :
Les Indiens d’Amérique du Nord connaissaient les propriétés tinctoriales des céanothes et les auraient utilisées notamment pour teindre les épines de porc-épic. Aujourd’hui, de nombreux artisans nord Américains redécouvrent les propriétés tinctoriales des céanothes teignant en rouge.

Propriétés chimiques et médicinales :
La rhizosphère des céanothes encourage des bactéries fixatrices d'azote. De récents travaux ont confirmé les propriétés médicinales traditionnellement attribuées aux céanothes, notamment contre l’hypertension et les désordres lymphatiques. Ces propriétés seraient dues à la présence d’alcaloïdes.