samedi 1 décembre 2012

Aigremoine eupatoire


Agrimonia eupatoria



Localisation de Colore ma ville ! : Place Condorcet.

Description :
Cette jolie plante vivace herbacée au feuillage duveteux est reconnaissable à ses feuilles basales caractéristiques, constituées de folioles grenades et petites disposées en alternance. En juin, les inflorescences en épi portent des fleurs jaunes et parfois blanches, laissant place à des fruits munis de petits crochets qui à maturité, s’accumulent sur les vêtements de promeneurs.

Région :
La plante est commune en Europe, et se rencontre jusqu’au Proche-Orient et en Afrique du Nord. En France, on la rencontre fréquemment dans les prés secs, sur les bords des routes et chemins, sur les sols calcaires ou légèrement acides.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence de tanins condensés et de flavonoïdes
Partie de la plante utilisée : Les parties aériennes.
Récolte : Les parties aériennes sont coupées et mises à sécher à l’ombre.
Couleurs obtenues :  On obtient des tons de jaunes, roux, marrons, bruns à gris selon la préparation de la fibre.


Un peu d'histoire :
L’aigremoine possède plusieurs noms vernaculaires : eupatoire des anciens, herbe de Saint-Guillaume, agrimoine.

L’aigremoine est souvent citée dans les diverses traditions européennes comme plante du jaune, notamment dans les pays du nord de l’Europe où elle constitua une des principales ressources pour la teinture des laines en nuances « vieil or » et pour toute teinte tirant vers le marron.

Propriétés chimiques et médicinales :
En Allemagne, la plante a fait l’objet de plusieurs essais de valorisation pour la teinturerie. En effet, les vertus médicinales de cette plante la désignent comme un sujet intéressant la recherche de protections cutanées au sein du vêtement, car cette plante contient à la fois des tanins condensés et des flavonoïdes. De plus, l’association naturelle au sein de la plante des ces deux types de molécules est supposée former des complexes d’une bonne stabilité à la lumière.

Mentionnée par les anciens, l’aigremoine est une plante importante dans la pharmacopée traditionnelle : elle a des propriétés anti-inflammatoires, bactéricides et antivirales, mais aussi astringentes, anti-diarrhéiques et hémostatiques.



Renouée bistrote


Polygonum Bistorta



Localisation de Colore ma ville ! : Place Condorcet.

Description :
La renouée est un genre de plantes herbacées de la famille des Polygonacées, poussant à l'état sauvage.
L'étymologie grecque de ce genre (Polygonum) nous éclaire sur sa morphologie. Poly (plusieurs) et Gonu (genoux) désigne les nombreuses articulations qui figurent sur les plantes de cette famille.
Elle atteint 20 à 80 cm sur une tige simple, garnie de feuilles glauques, simples et brusquement rétrécies à la base et décurrentes sur un long pétiole. Les fleurs sont roses en épi unique terminant la tige et large de 1 à 3 cm.

Région :
On trouve la renouée en Europe et Asie tempérées et subarctiques, ainsi qu’en Amérique du Nord orientale.
Elle est commune en montagne, rare en plaine (très rare en dessous de 300 m), nulle en région méditerranéenne. Jusqu'à 2400 m d'altitude : de l'étage collinéen à l'étage alpin.

Parlons couleur : 
La plante est très riche en tannins.
Teint en nuance variant du brun au noir.


Un peu d'histoire :
L'usage médicinal de la bistorte est ancien, comme l'atteste sa présence dans le Capitulaire De Villis ordonnance émanant de Charlemagne qui réclame de la part de ses domaines de cultiver un certain nombre de plantes médicinales et condimentaires dont la "dragantea" identifiée actuellement comme la renouée bistorte.
Les racines de bistorte étaient un des constituants du diascordium appartenant à la pharmacopée maritime occidentale au XVIIIe siècle.

Cette espèce bénéficie d'arrêtés de protection en France dans les régions Centre, Ile de France, Pays de la Loire et Nord Pas de Calais.

Propriétés chimiques et médicinales :
La plante est comestible.
Le rhizome a fréquemment été consommé cuit (ou cru, bien qu'il soit souvent amer) en Russie, Sibérie et Alaska : après l'avoir fait macérer, on le faisait cuire sous la braise. Pour éliminer son amertume, il peut être nécessaire de le cuire dans plusieurs eaux.
Comme pour la plupart des renouées, les jeunes pousses et feuilles sont également comestibles. En vieillissant, elles deviennent amères, il conviendra donc, comme pour le rhizome, de les faire bouillir à plusieurs eaux.

Différentes applications médicinales sont rapportées dans les traditions populaires :
Les feuilles écrasées ont été considérées comme hémostatiques sur les blessures et sont censées être vulnéraire.
Le rhizome macéré et utilisé en bains de bouche a été préconisé contre les gingivites, les angines, les aphtes.
La poudre de racines prise par le nez a été utilisée pour arrêter les saignements.
Enfin on prépare aussi un vin très tonique à partir du rhizome.



Assemblage des travaux des enfants

Aujourd'hui, l'après-midi fut consacré à l'assemblage des tissus teints par les enfants d'AUFEM en compagnie de Suzy et de Cecilia.
Pour ceci, l'atelier couture, en renfort de nombreuses adhérentes, a permis de préparer la séance suivante des enfants.
Séance à laquelle ils présenteront leurs travaux sous une forme tridimensionnelle, pour le fête de Noël de la maison de quartier.
... SURPRISE...





dimanche 25 novembre 2012

Grenade et rouleaux d'automne...

Mercredi dernier, les enfants d'AUFEM ont pu de nouveau manipuler la couleur en compagnie de Suzy.

Ils ont commencé la séance en essayant de deviner le fruit  présenté : la grenade.
Les enfants ont senti, touché le fruit. Puis ils ont coupé, égrainé  le fruit, goûté et coupé les peaux que nous avons mises à chauffer dans de l'eau. Tout le monde a pu apprendre à dire grenade en arabe : boulouz.

Pendant que tout ça mijotait doucement ils ont fait des rouleaux d'automne en déposant des pelures d'oignon, des feuilles de pommier, des fleurs d'oeillets d'Inde sur du pongé de soie. Par la même  occasion ils ont essayé de deviner ce qu'était les feuilles de pommier séché en donnant des indices : c'est un fruit rouge, rond, qui pousse sur un arbre, avec lequel on peut faire des tartes et des compotes...
Les bandes de soie ont été enroulées autours de morceaux de bois, ligaturées puis mises à la cocotte pendant le reste de l'atelier.

Enfin ils ont teints le reste de tissu dans la grenade qui nous a donné un beau jaune vif. Chaque enfant a remué le mélange avec dextérité.
Un essai de teinture a été fait dans le jus de grenade qui a donné au début un joli rose vif mais après rinçage il ne restait qu'un beige clair.
Une fois le tissu teint en jaune et séché, les enfants  ont appliqué des solutions de fer épaissies avec de la gomme guar. Ils ont préparé ces mélanges puis les ont utilisé pour faire des gris clairs et foncés en les appliquant au pinceau sur les tissus : pourquoi la grenade peut faire du gris ? Parce qu'elle contient des tanins.

Et voilà l'atelier était  terminé. Les petits rouleaux d'automne n'ont pas été ouverts, suite au prochain épisode.







mercredi 24 octobre 2012

Cuisine des couleurs de Bourg-la-Reine


Les enfants d'AUFEM ont cette fois de nouveau utilisés les plantes locales du parcours botanique récoltées  il y a peu, pour teindre avec Anna :
Nous avions avec nous cette fois 6 nouvelles variétés, toutes des plantes à « jaune » : tiges d’achillée, solidage, bidens et tanaisie, ainsi que des racines de patience (rumex) et de garance.
Les enfants sont passés de la découpe aux fourneaux, acteurs de A à Z, calmes et concentrés, les plus grands (12-13) s’occupant de débiter les racines plus coriaces, tandis que les plus jeunes (4-5 ans) effeuillaient les tiges plus tendres. Des bandes de soie et coton ont été mordancés à la pierre d’alun, puis rincés, et les plantes mises à bouillir. Les uns ont veillé sur les teintures, et d’autres repassé les tissus pour les sécher. A l’issue de cette séance, les diverses nuances de jaune obtenues sont venus étoffer la gamme de couleur des ateliers précédents.







samedi 13 octobre 2012

Gaude et indigo pour les enfants

Les enfants ont repris les ateliers "couleurs".
Au programme ce mercredi avec Suzy :
Ouverture des paquets surprise de l'été (oignon et fer) avec un résultat à la mode d'Halloween...
Mise en oeuvre d'une petite cuve d'indigo.
Teinture de jaune de gaude - récoltée à Bourg-la-Reine -, et de bleu de pastel avec des petits shiboris créant motifs et nuances.





Les enfants se sont aussi questionnés sur la provenance des couleurs de leurs vêtements : ils ont appris que quasiment toutes les couleurs aujourd'hui proviennent de l'industrie du pétrole !



dimanche 7 octobre 2012

Récolte des plantes

La saison prend fin et les jardiniers de la ville ont commencé cette semaine le nettoyage et retrait des massifs de l'été.
Il est temps de récolter ce qui peut l'être avant que tout soit ôté.
Nous avons employé quelques heures à récolter des graines à semer pour la saison prochaine, couper ce qui peut servir aux ateliers enfants, récupérer de beaux plants qui seront replantés sur le terrain de l'association "Colore ton Monde"...

Voici notre matinée en photos :



samedi 29 septembre 2012

Promenade botanique tinctoriale

Aujourd'hui, nous avons parcouru les rues de Bourg-la-Reine à la découverte ou re-découverte du parcours botanique ellaboré par Michel Garcia sur le thème des plantes à couleurs.

Les massifs sont exubérants et les plantes nous offrent leur derniers atours avant l'automne...

La promenade en photos :






vendredi 21 septembre 2012

Promenade botanique d'automne


Venez à la rencontre des plantes à couleurs en venant vous promener à Bourg-la-Reine samedi prochain (le 29 septembre).
Le rendez-vous est à 14 heures à la maison de quartier : 18, avenue de Montrouge, Bourg-la-Reine.
Vous découvrirez quelques sites du parcours conçu par Michel Garcia et commentés par Cecilia Aguirre.

Participation libre au profit des associations organisatrices de "Colore ma ville !" : AUFEM et Colore ton Monde.

mercredi 8 août 2012

Reine des prés


Filipendula ulmaria


Localisation de Colore ma ville ! : Jardin pédagogique.

Description :
La reine des prés est une grande plante herbacée à souche vivace. Les feuilles découpées apparaissent en touffes très denses dès le printemps, puis donnent naissance à des hampes florales blanches caractéristiques, en panicules aplaties, dégageant un arôme délicat.

Région :
La plante est abondante dans toute l’Europe tempérée, sur prés humides, au bord des cours d’eau, sur terrains inondables. Elle est absente de la zone méditerranéenne.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence de tanins, et de flavonols.
Partie de la plante utilisée : Les tiges feuillées ou les sommités fleuries sont utilisées.
Récolte : Lors de la floraison, les plantes sont rabattues jusqu’au sol, puis effeuillées.
Couleurs obtenues :  On obtient des tons de jaune beige et vert kaki selon la préparation de la fibre.


Un peu d'histoire :
Au XIXème siècle, les feuilles furent employées en Irlande pour tanner et pour teindre.
En Allemagne et en Europe du nord, la plante remplaça fréquemment la gaude pour la teinture des laines.

Propriétés chimiques et médicinales :
La reine de prés est riche en principes médicinaux à caractère anti-inflammatoires (source naturelle d’aspirine avec ses dérivés salicylés), qui aurait un effet anti-allergisant, en synergie avec les colorants de type flavoniques qu’elle contient.

Ses fleurs servent à parfumer les breuvages et desserts et peuvent être bues en infusion. Elle est très mellifère.

Son étude dans la perspective de teintures écologiques est d’autant plus réaliste que la plante colonise spontanément les terrains difficilement cultivables.




Garance indienne


Rubia cordifolia


Localisation de Colore ma ville ! : Square André Meunier et Villa Saint-Cyr.

Description :
La garance indienne est une liane grimpante, de la famille des Rubiacées, à tiges robustes souvent garnies d’aiguillons crochus ; les feuilles sont en forme de cœur plus ou moins pointu. Les fleurs, de couleur crème, sont minuscules et groupées en cymes au bout des tiges. Le fruit est une petite baie noire.

Région :
On trouve la garance indienne sur les pentes de l’Himalaya jusqu’à 2700 m d’altitude, dans toutes les régions montagneuses de l’Inde et de Ceylan. Elle est particulièrement commune en Inde dans la région de Darjeeling et au Bouthan, entre 900 et 2700 m.
Elle pousse également en Chine, au Japon et à Java, ainsi qu’en Afrique tropicale.
Elle était très cultivée en Inde et l’est encore en Chine et au Japon.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence de colorants anthraquinoniques : la munjistine.
Récolte : On utilise les racines, parfois les tiges.
Couleurs obtenues :  On obtient des nuances de rouges, oranges, à brique selon la préparation des fibres.



Un peu d'histoire :
Son nom indien est « munjeet ».
La garance indienne fut une importante source économique de colorant rouge dans de nombreuses régions d’Asie, d’Europe et d’Afrique.
Elle a été cultivée intensément depuis l’antiquité jusqu’au milieu du XIXème siècle.
Elle fut utilisée en teinture, mais aussi en peinture, sous forme de laque de garance.

Propriétés chimiques et médicinales :
Les racines de la garance indienne sont aussi employées en médecine Ayurvédique comme anti-inflammatoire.
On traite avec cette plante les déséquilibres sanguins, les gonflements, les excès de chaleur dans les poumons, les reins et les intestins.



mardi 7 août 2012

Parcours botanique en juillet

Le parcours botanique de Bourg-la-Reine pousse...
Le voici en quelques photos :





En espérant que vous viendrez aussi le découvrir !



mercredi 1 août 2012

Semis des enfants

Grâce aux soins de Nazira, les semis des enfants sont sortis de terre...
Les plus belles, ce sont les garances !
Les persicaires sont prometteuses...
Tout ça va encore attendre quelques semaines. Puis il faudra envisager du repiquage en pleine terre ou en bac à la rentrée !







jeudi 26 juillet 2012

Bogolan et indigo

Le stage d'Aboubakar Fofana à Bourg-la-Reine touche à sa fin.
La terre, le bleu, sont allés se fixer sur les fibres selon la sensibilité de chaque stagiaire et restera gravé comme la lente expérience d'une naissance.
Naissance d'une couleur sur la renaissance d'une terre  pour le bogolan, et d'une décomposition de plante pour l'indigo.






vendredi 20 juillet 2012

Deux jours ouverts pour teindre en bleu

Le stage d'Aboubakar Fofana a débuté.
4 cuves de 150 litres sont en cours de montage en parallèle de la pratique du bogolan.

Cuve à J+3
Suite à plusieurs demandes, nous ouvrirons à d'autres stagiaires les deux derniers jours (les 26 et 27 juillet) pour teindre en bleu dans les cuves par fermentation.
Les stagiaires pourront s'initier à la technique de teinture à l'indigo et/ou teindre des projets personnels (dimensions maximales : environ 1 m2 par pièce).

Le tarif est à la journée : 85 €.
Réservation obligatoire et dans la limite des places disponibles par email : metzli@orange.fr














lundi 9 juillet 2012

Aspérule des teinturiers


Asperula tinctoria




Localisation de Colore ma ville ! : Place Condorcet.

Description :
L’aspérule est une plante vivace au feuillage caduc et au port délicat. La plante ressemble au gaillet, genre botanique proche. Comme la plupart des genres de la famille des rubiacées présents en Europe, l’aspérule est reconnaissable à ses feuilles verticillées légèrement rugueuses. Le nom du genre fait allusion au mode de propagation de la plante, dont les rameaux, garnis de petits picots s’accrochent aux jambes et aux pattes des animaux. On la reconnaît à sa floraison d’un blanc pur, apparaissant à la fin du printemps.

Région :
La plante est présente ça et là dans les régions tempérées de l’Europe de l’Ouest. Elle préfère les situations ombragées. 

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence d’anthraquinones.
Partie de la plante utilisée : Les racines sont utilisées.
Récolte : racines sont extraites à la fin de l’automne, séchées et frottées sur un tamis pour en ôter la terre, puis pulverisées et conservées au sec pour l’usage.
Couleurs obtenues :  On obtient des tons de rouges, marrons à bruns selon la préparation de la fibre.


Un peu d'histoire :
Au début du XIXème siècle, le chimiste anglais Bancroft la cite comme un bon substitut de la garance, utilisé ponctuellement eu Europe, et notamment en Suède pour la teinture des laines en rouge. En Allemagne, on l’a également utilisée pour teindre les crins de cheval à l’aide d’une préparation à base d’agaric (ancien nom du champignon amadouvier), agent fixateur riche en tanins en anthraquinones.

Propriétés chimiques et médicinales :
La plante produit des racines petites et nombreuses, inaptes à rivaliser avec celles de la garance d’un point de vue rendement. Toutefois, les nuances obtenues sont très pures et la propagation de cette jolie plante qui se raréfie pourrait la sauver de la disparition.



Sorgho commun


sorghum bicolor



Localisation de Colore ma ville ! : Square de la Fontaine du Moulin.

Description :
Le sorgho commun, ou sorgho à sucre, sorgo en nouvelle orthographe, est une plante herbacée annuelle de la famille des Poaceae (Graminées). C'est une plante d'origine africaine, cultivée soit pour ses graines, le sorgho grain, soit comme fourrage, le sorgho fourrager. Le sorgho est la cinquième céréale mondiale, après le maïs, le riz, le blé et l'orge.
La plante du sorgho grain ressemble au maïs. Son appareil racinaire plus profond lui permet de mieux résister à la sécheresse.
C'est une plante de 1 à 3 mètres de haut, à tige cylindrique pleine portant une inflorescence terminale en panicule compacte. Celle-ci regroupe des épillets d'une ou deux fleurs bisexuées. Le sorgho est une plante pérenne et peut être récolté plusieurs fois par an, cependant il est traité comme une plante annuelle.

Région :
Le sorgho est probablement originaire d'Éthiopie, d'où il s'est répandu dans toute l'Afrique. Il était connu à Rome du temps de Pline.
De nos jours, il est cultivé, et parfois subspontané dans tous les continents. C'est une plante de climat chaud, mais comme pour le maïs, la sélection a permis de créer des variétés cultivables en pays tempérés. En Europe, sa culture reste cependant cantonnée aux pays méditerranéens.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Les gaines foliaires des tiges contiennent une anthocyane spéciale, très solide mais insoluble dans l’eau pure : l’apigénidine.



Un peu d'histoire :
Nom commun : sorgho grain, gros mil (Afrique), millet indien, blé égyptien.

Propriétés chimiques et médicinales :
En Afrique de l’Ouest, le sorgho rouge sert à colorer les vanneries et est peu développé pour la teinture des tissus. Toutefois, une société de La Rochelle développe un extrait tinctorial de cette plante destiné au secteur textile.

Cette plante contient un glucoside, la durrhine, qui est toxique car elle entraîne la formation d'acide cyanhydrique. La teneur en durrhine diminue au fur et à mesure de la croissance et surtout après la floraison. Il est préférable de cuire les grains à la vapeur avant de les consommer.

Alimentation humaine : le sorgho est une culture vivrière dans de nombreux pays d'Afrique et d'Asie. Le sorgho peut se consommer en grains à l'instar du riz, ou être réduit en farine. Dans les pays occidentaux il entre dans la composition de biscuits pour le goûter. Les tiges de sorgho bicolore se mâchent tout comme la canne à sucre.
Alimentation animale : principalement dans les pays occidentaux et Afrique du Nord.
Herbe à chat : la plupart des mélanges vendus en distribution sont un mélange de graines d'orge et de sorgho.
Production de sucre et sirop : des tiges du sorgho bicolore est extraite une mélasse ou un sirop sucré (sirop de sorgho), aux Etats-Unis sont produits 1000 litres de sirop par ha.
Alcool, notamment au Burkina Faso, mais aussi et surtout en Chine avec le maotai, alcool de sorgho, considéré en Chine, comme le meilleur alcool ; le célèbre er guo tou  de Pékin ou encore le meigui lu jiu, alcool blanc de sorgho, parfumé à la rose.
Dolo et tchapalo, boissons traditionnelles sahéliennes préparées à base de sorgho, cuit dans l'eau et fermenté avec de la levure.
Biocarburant : le sorgho à sucre pourrait être une solution pour produire du biocarburant, avec le risque de mettre en péril les cultures vivrières locales. Un projet pilote a été mis en place en Inde, d'autres sont en cours aux Philippines, au Mexique, au Mozambique et au Kenya. Peu demandé, contrairement au maïs, l’utilisation de cette plante facile à cultiver ne déstabilise pas le marché alimentaire. En revanche, l'accaparement de surface potentiellement destinées à l'alimentation demeurerait un problème majeur.
Réalisation facile de balais biodégradables.
Le sorgho est considéré comme une céréale sans gluten.



mercredi 4 juillet 2012

Empreintes de feuilles et goûter


L'atelier des enfants fut aujourd'hui consacré à fixer des empreintes de feuilles sur du tissu.
Pour cela, Suzy et Anna ont fait découvrir aux enfants quelques recette "magiques", dont la fameuse réaction des sels de fer avec les tannins.
Des feuilles de cassis, framboisier, noisetier, rosier, peuplier ont été récoltées au jardin pédagogique et furent martelées entre deux épaisseurs de coton pour en extraire la sève, riche en tannins.



Quelques clous rouillés, macérés dans du vinaigre ont servit à fabriquer le révélateur de tannins : de l'acétate de fer.
Les tissus de coton, trempés dans ce "révélateur", on vu apparaître les empreintes de feuilles en gris-noir - empreintes désormais fixées à la fibre !


Les enfants ont également préparés des petits paquets de coton contenants  des pelures d'oignon, des clous rouillés et du vinaigre. Une fois pliés et ligaturés ils ont été mis dans des petits sacs plastique.
Ils macéreront tout l'été pour avoir de belles surprises  à la rentrée.


Puis, le petit groupe a commencé la mise en page du journal de bord avec les commentaires des enfants qui ont relaté leurs aventures.


Enfin, l'heure du goûter a sonné, avant de se quitter pour l'été !





samedi 30 juin 2012

Curcuma et shibori

Suzy a animé l'atelier des enfants d'AUFEM mercredi dernier :
Première approche olfactive de différentes plantes (les yeux fermés), curcuma, menthe verte et thé noir de Chine : international !
C'était intéressant de partager les impressions sur les odeurs, l'utilisation des plantes au quotidien.
La menthe et le thé noir ont donné des envies de soif.
Un groupe de petits garçons adorables s'est passionné, et toutes sortes de matières sont passées dans le bain de couleur : l'amour fou avec le curcuma ! 




Avec une carte du monde, ils ont pu regarder d'où les produits pouvaient venir, parler des motifs du Mali, qu'un petit garçon voyait dans son pliage. 
Même les animateurs ont essayé !
Tout le monde a ligaturé, plissé, pincé...
Ils ont pu voir que la couleur était différente selon la plante et le tissu.





vendredi 29 juin 2012

Mise en place du parcours botanique

Le parcours botanique est enfin en place grâce à l'équipe des jardiniers municipaux.
Les plantes sont par endroit encore bien jeunes et petites : observons-les pousser !



Pour plus de renseignements, vous pouvez aller sur la page "parcours botanique".



Michel Garcia à Bourg-la-Reine

Cette semaine, nous avons eu la chance de recevoir Michel Garcia à Bourg-la-Reine.
Chercheur et botaniste, spécialiste des plantes à couleurs, il a élaboré le parcours botanique de la ville.

Il était présent à la Maison de quartier pour plusieurs jours afin d'animer des stages pratiques sur les techniques de coloration, teinture, impression avec des plantes.
Au total, 19 personnes (professionnels et amateurs) ont participé avec grand enthousiasme à une ou plusieurs journées de stage.



Michel Garcia a aussi fait une conférence passionnante, organisée par la ville, sur le thème des couleurs botaniques.
Un grand merci pour ce séjour, riche d'un autre regard sur la couleur !



jeudi 21 juin 2012

Benoite des ruisseaux

Geum rivale



Localisation de Colore ma ville ! : Place Condorcet.

Description :
La benoite des ruisseaux est une plante herbacée, vivace, à feuilles pérennes, reconnaissable à ses fleurs jaune pâle à 5 pétales et à ses petits fruits poilus.

Région :
La plante est commune en Europe. Elle se plait dans les milieux ombragés, dans les sous-bois et au bord des ruisseaux.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence de tanins condensés.
Partie de la plante utilisée : Les parties aériennes et le rhizome sont utilisés.
Récolte : On coupe les parties aériennes lors de la floraison pour les mettre à sécher rapidement. Les rhizomes sont récoltés en automne, au commencement des premières gelées.
Couleurs obtenues :  On obtient des tons de beiges, gris, noirs et bruns rougeâtres selon la préparation de la fibre.


Un peu d'histoire :
La benoite a été utilisée principalement dans les régions tempérées et froides de l’Europe, pour les besoins de la tannerie et la teinture en couleurs sombres.

Propriétés chimiques et médicinales :
Les tanins condensés de la benoite ont la propriété de s’oxyder à l’air  en donnant des composés colorés stables.



Grenadier

Punica granatum



Localisation de Colore ma ville ! :  Villa Saint-Cyr.

Description :
Arbuste de la famille des Myrtacées, dont le fruit est la grenade.
Le grenadier ou grenadier commun (Punica granatum) est un arbre fruitier de la famille des Lythracées, cultivé depuis la plus haute Antiquité pour ses fruits comestibles (les grenades) et pour les qualités ornementales de ses grandes fleurs.
C'est un petit arbre à port arbustif des régions méditerranéennes qui peut atteindre 6 mètres de haut. Il peut vivre jusqu'à 200 ans mais est le plus productif en fruits dans ses 20 premières années de fructification.
Son écorce est gris beige et a tendance à se crevasser et à desquamer avec l'âge.
Ses feuilles caduques sont opposées et mesurent 3 à 7 cm de long sur 1 à 2 cm de large. Dans certaines régions, il arrive que l'arbre ne perde pas ses feuilles en hiver.
Ses fleurs rouge vif mesurent 3 cm de diamètre.
Ses fruits, les grenades, contiennent en moyenne 600 graines pulpeuses.

Parlons couleur : 
L’écorce de la grenade, recueillie à mesure de la consommation des fruits et séchée, mais aussi l’écorce de la racine, les troncs et les branches, donnent des jaunes ou bien des gris et des noirs, selon la préparation des fibres.


Un peu d'histoire :
C'est une espèce originaire d'Asie occidentale (Turquie, Iran, Irak, Azerbaïdjan, Afghanistan, Pakistan, Arménie), et probablement la péninsule Arabique, ainsi que le nord de l'Afrique.
Elle est cultivée dans tous les continents dans des zones tempérées chaudes : bassin méditerranéen, Proche-Orient, Chine, Sud-Est des États-Unis, Chili, Argentine.
La ville de Grenade en Espagne doit son nom au grenadier.
On retrouve son usage en teinturerie depuis le Maroc jusqu’en Asie Centrale, en passant par le Moyen-orient, de l’antiquité au XXème siècle.

Propriétés chimiques et médicinales :
La plante est riche en tanins.
L'écorce du grenadier a été a autrefois été utilisée comme vermifuge (antihelminthique). Le Dr Rontet, médecin d'Anvers la décrivait comme très efficace « contre les taenia lata et silium, mais encore contre les oxyures vermiculaires et les ascarides lombricoïdes  ».
Les fleurs fraîches du grenadier sont utilisées en infusion contre l'asthme. L'écorce du fruit est utilisée contre la dysenterie et l'écorce du tronc et des fruits est utilisée comme plante tinctoriale. L'écorce des racines combat le ténia.



Indigotier

Indigofera heterantha



Localisation de Colore ma ville ! : Place Condorcet, Square de la Fontaine du Moulin.

Description :
Les indigotiers sont des arbustes à feuilles caduques, comportant de nombreuses folioles ovales, non dentées. Ses fleurs roses ou violettes, en grappes, apparaissent à l’aisselle des feuilles de juin à septembre. Les fruits, en gousses, sont plus ou moins arqués selon la variété.

Région :
Originaires des versants chauds de l’Himalaya, les indigotiers auraient été propagés dans toutes les régions chaudes du globe depuis des temps reculés. Sous les tropiques, les indigotiers sont très riches en indigo. Diverses espèces botaniques furent largement cultivées jusque vers 1900 pour les besoins de l’industrie textile. Plusieurs variétés d’indigotiers s’accommodent du climat provençal où il est possible de les cultiver, à l’abri ou en pots à rentrer l’hiver.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence d’indican, précurseur le l’indigo et de l’indirubine.
Partie de la plante utilisée : Les feuilles sont utilisées.
Récolte : On coupe les parties aériennes à l’époque où celles-ci sont le plus riche en indigo.
Couleurs obtenues :  L’indigotier est une plante à bleu. Le processus de teinture est particulier et ne nécessite pas de préparation de la fibre.


Un peu d'histoire :
C’est aux indigotiers que revient la première place parmi les plantes à indigo, tant par la diversité des espèces (de 200 à 800) qui ont été exploités à travers le monde, que pour la masse fabuleuse d’indigo qui en a été extraite depuis les lointaines origines de l’art de la teinture.
La plante fut cultivée en Provence au XIXème siècle, dans la région de l’Isle-sur-la-Sorgue. Les premiers résultats furent décevants au point de vue des rendements obtenus, aussi fut-il jugé préférable de poursuivre le commerce de l’indigo provenant des pays tropicaux.
L’indigotier et les plantes à bleu méritent un article spécifique tant leur histoire est riche et la fascination de l’homme pour cette couleur importante.

Propriétés chimiques et médicinales :
Au Mexique, au Salvador et en Inde, pour les besoins de la teinture naturelle, plusieurs projets de remise en culture de l’indigotier sont actuellement conduits. Ces projets sont à soutenir pour favoriser l’émergence d’un marché de la couleur végétale.
L’indigo était aussi connu pour ses vertus antiseptiques et insecticide. Il fut employé traditionnellement pour traiter le bétail et aussi sur la teinture des vêtements comme protection contre les insectes (moustiques et parasites).



Solidage du Canada

Solidago canadensis



Localisation de Colore ma ville ! : Square de la Fontaine du Moulin, Villa Saint-Cyr.

Description :
La Verge d'or du Canada, également appelé Gerbe-d'or ou Solidage du Canada, est une plante vivace à fleurs du genre des solidages et de la famille des astéracées.
La verge d’or du Canada mesure de 60 à 250 cm de haut. La tige est vert doré et poilue à partir des premières feuilles.
Le Solidage du Canada est considéré comme une espèce invasive.

Région :
L'espèce est originaire d'Amérique du Nord et se rencontre dans la plupart des États américains et provinces canadiennes.
C'est une plante qui a été introduite en France (hémérochore), où elle peut être localement envahissante.
Il ne faut pas confondre cette plante avec d'autres espèces du genre Solidago qui portent des noms vernaculaires identiques.
La Verge d'or du Canada se trouve dans des habitats divers, même si elle n'est pas tolérante à l'ombre. C'est généralement l'une des premières plantes à coloniser une zone après perturbations (tels que les incendies) et persiste rarement une fois que les arbustes et les arbres s'établissent. On ne la trouve ni dans des endroits très secs, ni dans les zones gorgées d'eau.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence de flavonoïdes.
Récolte : On coupe les sommités fleuries.
Couleurs obtenues :  on obtient des jaunes vifs à verts selon la préparation des fibres.



Propriétés chimiques et médicinales :
La Verge d'or du Canada est réputée avoir des vertus médicinales. On dit que Linné, père de la terminologie binomiale latine, donna à la verge d'or le nom scientifique de Solidago (littéralement, « je rends entier », « je consolide ») en raison de sa réputation à favoriser la guérison des plaies. Considérée dans la tradition européenne comme stimulante, sudorifique, tonique, carminative, apéritive et pectorale, on a utilisé la verge d'or pour les rhumes, les affections pulmonaires, les nausées et les douleurs causées par les « vents ».
Toutefois, c'est dans les affections rénales (infections telles que colibacillose, cystite ou néphrite, calculs rénaux, albuminurie, oligurie) qu'on l'a surtout employée. Il s'agirait d'ailleurs d'une des meilleures plantes pour fortifier le système rénal. Elle a également servi à soigner la diarrhée, les entérocolites et les entérites, notamment celles dont souffrent les tout-petits lorsqu'ils percent leurs dents. On la leur administrait sous la forme de sirop.
Riche en flavonoïdes de type vitamine P, la verge d'or est également utile dans le traitement des varices. À ce titre, elle entre dans la composition de nombreuses spécialités pharmaceutiques notamment en Allemagne.
C'est également une des plantes mellifères les plus communes d'Amérique du Nord. Le goût de son miel se situe à mi-chemin entre celui du miel de trèfle et celui du miel de sarrasin. Comme c'est le cas pour tous les types de miels, il concentre une partie des principes actifs de la plante et peut donc jouer un rôle non négligeable dans l'organisme.
Elle peut être utilisée comme nourriture pour les animaux tels que bovins et chevaux.



mercredi 20 juin 2012

Semis, teintures et guérison !



Mercredi dernier, les enfants, encadrés par Anna et Nazira, ont de nouveau manipulés terre et couleurs.
A l'unanimité ils ont réclamés de semer de nouveau : le besoin de mettre les mains dans la terre est réel et procure beaucoup de joie !
Cette fois, carthame et cosmos ont été semés. Chaque enfant a pu remporter 2 godets chez lui.

Puis, direction la cuisine, où ils les enfants ont découverts la pierre d'alun et le jus de fer pour fixer les couleurs sur les fibres (coton et soie ont été préparés). Ils ont ensuite pu teindre avec la décoction de pelures d'oignons réalisée la semaine précédente (un peu fermentée !).
Des mamans étaient là et en fin de séance, l'une d'elle a réalisé un rituel de guérison pour ôter le mauvais oeil avec la pierre d'alun (rituel traditionnel marocain). Un joli partage multiculturel !